COVID-19: nouveau test respiratoire approuvé aux États-Unis
Agence QMI
Un nouvel outil de dépistage de la COVID-19 s’appuyant sur l’analyse de l’haleine des gens promet de rendre les tests plus faciles, rapides et indolores.
• À lire aussi: COVID-19: des hôpitaux de l’Outaouais suspendent les visites
• À lire aussi: Son rêve d'être restauratrice gâché par la pandémie
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a délivré jeudi une autorisation d'utilisation d'urgence pour ce qu'elle dit être le premier appareil capable de détecter la COVID-19 dans des échantillons d'haleine.
Santé Canada affirme toutefois ne pas encore eu de demande pour le test, mais des experts canadiens pensent que ce nouvel outil pourrait non seulement rendre les tests plus faciles, mais aussi réduire le taux de transmission dans des contextes clés.
«Le plus grand bénéfice du test respiratoire, c'est que ce n'est pas coûteux et que c'est assez sensible [pour détecter le virus]. Tout le monde peut respirer, tu n'as pas besoin d'en savoir beaucoup plus pour le faire», a expliqué la Dre Lisa Barett, spécialiste des maladies infectieuses et chercheuse à l'université Dalhousie, en entrevue avec la chaine Global.
«C'est un test qu'on peut ajouter à une variété d'outils déjà efficaces. Le délai d'exécution est l'un des grands avantages de ce genre de test», a-t-elle ajouté.
Selon la FDA, le test a un taux d’efficacité de 91,2 % pour détecter le SRAS-CoV-2.
«C'est très bon. C'est encore mieux que les tests antigène rapides, qui n'ont qu'une sensibilité de 61% aujourd'hui, mais ce n'est pas l'idéal», a analysé le Dr Raywat Deonandan, épidémiologiste et professeur associé à l'université d'Ottawa, sur les ondes de Global News.
Plus de 2400 personnes ont participé à l'étude permettant d'évaluer ce nouveau test, qui ressemble à s'y méprendre à un alcootest.
De la taille d'un bagage à main, le test peut être utilisé dans les cliniques privées, dans les hôpitaux ou dans les cliniques mobiles de dépistage, selon la FDA. Il doit être effectué par un travailleur qualifié sous la supervision d'un prestataire de soins de santé agréé.
Pour prélever un échantillon, la personne doit expirer par la bouche, comme quand on souffle dans un ballon, et souffler dans un tube ou une paille à usage unique connecté à l'appareil.
L'échantillon d'haleine est ensuite capturé par l'appareil, qui va chauffer et ioniser l'échantillon. Un logiciel analyse ensuite l'haleine recueillie pour rechercher précisément des traces de la COVID-19.
L'ensemble du processus prend environ trois minutes, de la collecte d'échantillons à la communication des résultats, selon FDA.
Un résultat de test positif doit être ensuite confirmé par un test moléculaire ou PCR, a cependant décrété l’agence américaine.
Les tests respiratoires seront surtout utilisés dans les garderies, les écoles et les foyers de soins de longue durée, prévoit le Dr Deonandan.
«C'est sûr qu'on va manquer quelques personnes, mais le nombre de personnes infectées et détectées sera beaucoup plus élevé», a-t-il déclaré.
Quant à la Dre Barrett, elle a déclaré que le test pourrait être utilisé en milieu hospitalier, comme à l'extérieur d'une salle d'opération, afin d'avoir un résultat rapidement.
InsepctIR, qui lance les nouveaux tests de dépistage aux États-Unis, a indiqué qu'il ne publierait pas les tarifs pour le moment.
La société s'attend à pouvoir produire environ 100 appareils par semaine, qui peuvent être chacun utilisés pour prélever près de 160 échantillons par jour, selon la FDA.
«À ce rythme, la capacité de test à l'aide de l'appareil InspectIR devrait augmenter d'environ 64 000 échantillons par mois», a indiqué l'entreprise.