Son rêve d'être restauratrice gâché par la pandémie
Elle avait ouvert son bistro au centre-ville de Joliette le 19 février 2020


Simon Dessureault
Une restauratrice de Joliette qui venait tout juste d’ouvrir un restaurant lorsque la COVID-19 a frappé le Québec s’est accrochée pendant près de deux ans, mais a dû lâcher prise, croulant sous les dettes.
L’Autre Bar
- Ville : Joliette
- Années d’existence : 1 an et 10 mois
- Employés touchés : 3
- Propriétaire : Chloé Martel-Laroche
«J’avais pratiquement tout investi dans mon restaurant, la retraite de mon père a même été perdue là-dedans», nous a raconté Chloé Martel-Laroche, qui a fermé définitivement son restaurant le 21 décembre dernier.
Elle avait ouvert le Bistro L’Autre Bar au centre-ville de Joliette, le 19 février 2020, moins d’un mois avant le début de la pandémie.
«Mon chiffre d’affaires diminuait de 50% par mois avec les restrictions gouvernementales, ç’a été très difficile», a-t-elle ajouté.

Son restaurant était vite devenu coté numéro un dans les options végétariennes à Joliette sur le site Restaurant Guru, un guide web qui fournit les avis des visiteurs de restaurants du monde entier. Mais la pandémie a frappé fort, comme on le sait.
La restauratrice a pu bénéficier de l’aide gouvernementale même si elle n’était pas en activité depuis longtemps. «La première aide gouvernementale était pas pire, mais pas la deuxième, a déploré la jeune femme. J’ai survécu avec des GoFundMe et des trucs comme ça pendant deux ans, c’était une vraie blague.»
Pour l’aide au loyer, par exemple, alors qu’elle devait verser à son propriétaire 3000$ par mois, ce n’est que 300$ qu’elle recevait, parce qu’elle n’était pas admissible aux mêmes aides que les restaurants ouverts depuis longtemps
La pénurie de main-d’œuvre est un autre problème qui l’a beaucoup affectée et découragée. «Ma cuisinière faisait même le service en même temps qu’elle cuisinait et moi j’étais tout le temps là, s’est-elle souvenue. Il y avait aussi souvent des ruptures de stock dans les commandes.»
Aujourd’hui, Chloé Martel-Laroche occupe trois emplois dans trois domaines différents afin de rembourser ses dettes. Elle est intervenante auprès de femmes victimes de violence conjugale, elle travaille dans une école primaire et est serveuse dans un bar.
«J’en ai pour longtemps à rattraper et j’ai deux jours de congé par mois.»