«Nous sommes brisés, mais nous ne sommes pas vaincus», dit un proche des victimes en Saskatchewan
Agence QMI
Un proche des victimes a évoqué mercredi le «traumatisme» lié aux attaques au couteau survenues dimanche en Saskatchewan et a tenu à rappeler l’importance d’une communauté tissée serrée «pour guérir».
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«Juste à l’extérieur de sa maison. C’est là qu’elle a été tuée par ces gestes insensés», a confié Mark Arcand, qui a perdu sa sœur et un neveu, dimanche.
Bonnie Burns, 48 ans, était mère de quatre enfants et famille d’accueil de deux autres.
«Elle protégeait son fils. Elle protégeait ses trois jeunes garçons, c’est pourquoi c’est une héroïne. C’est une vraie matriarche», a-t-il raconté devant les médias.
Celui qui est également chef du conseil tribal de Saskatoon a avoué avoir ressenti beaucoup de colère lorsqu’il s’est rendu sur les lieux du crime.
«C’est normal de ressentir ça, mais ça ne règle rien. [...] Il nous faut réfléchir au long terme, a une guérison durable», a-t-il indiqué en précisant l’importance du soutien dont il a pu bénéficier auprès de sa communauté.
«Les mots ne peuvent pas exprimer la douleur qui nous traverse. Ce que j’ai vu ce jour-là, je n’arrive pas à les sortir de ma tête. [...] Ce n’est pas un film, c’est une tranche de vie de ma famille.»
Des héros et des héroïnes
Tout au long de son témoignage, M. Arcand n’a pas parlé de «victimes», mais plutôt de «héros et héroïnes». «Ces crimes insensés nous ont enlevé des héros et des héroïnes», a-t-il déclaré en ajoutant que sa sœur «a changé la vie des gens dans la communauté».
«Nous avons beaucoup pleuré depuis dimanche [...]. Nous sommes brisés, mais nous ne sommes pas vaincus. La famille, c’est quelque chose qui fait partie d’une des grandes richesses des Premières Nations.»
Mark Arcand a appelé à l’unité de sa communauté et a invité chaque membre à «se serrer les coudes».
«Qu’est-ce qui est arrivé ? On ne le sait pas [...]. Peut-être que nous ne le saurons jamais et c’est ça le plus dur», a-t-il soutenu en précisant qu’il laissait «les professionnels faire leur travail».
Le suspect toujours au large
Le suspect des attaques survenues dimanche, Myles Sanderson, était toujours au large, mercredi.
Mardi, une enquête indépendante a été ouverte par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) et Services correctionnels Canada pour comprendre le processus qui a mené à sa libération. L’homme âgé de 30 ans compte à son actif 59 condamnations criminelles en l’espace de 20 ans.
En février dernier, un agent de probation a jugé qu’il ne représentait «pas de risque indu pour la société». Depuis le mois de mai, l’homme est recherché par la police.