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Maxime Bernier et des complotistes prétendent que les feux sont allumés par des écologistes

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Photo portrait de Léa  Martin

Léa Martin

2023-06-06T19:10:28Z
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Des criminels communistes, des terroristes écologistes, le gouvernement, mais pas les changements climatiques: des théories circulent en ligne pour trouver les responsables des feux de forêt partout aux pays. Bien entendu, elles ne tiennent pas la route. 

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Les publications mensongères sur les causes des feux de forêt pullulent sur Twitter et TikTok. Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, parle même de «terrorisme vert».  

D’autres internautes qui partagent ce type d’idées affirment que certains militants écologistes ou des «mondialistes» allumeraient des feux pour prouver qu’il existe bien un problème de réchauffement climatique.  

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Le fait que des feux se propagent d’un côté et de l’autre du pays renforce l’idée de certains que ces feux sont coordonnés par des «criminels» d’extrême gauche.  

Mais qu’est-ce qui cause réellement ces feux de forêt?  

Les humains 

Plusieurs des 145 feux qui brûlent au Canada en date du 6 juin peuvent être causés par l’homme. Au Québec, on calcule que quatre incendies sur cinq sont provoqués par une activité humaine.  

Par contre, seulement 4% des feux de forêt sont allumés intentionnellement par des criminels, selon les statistiques du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.  

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La majorité des incendies sont causés de façon accidentelle par des activités domestiques – on peut penser à un mégot mal éteint, aux braises d’un feu de camp –, des travaux agricoles ou des activités de vacanciers en forêt. 

D’avril à juin, le ministère rappelle également que plusieurs de ces feux sont causés par des ménages de printemps où certaines personnes utilisent le feu pour nettoyer leur terrain.  

«Quelques heures d’ensoleillement et la présence du vent suffisent, en cette période de l’année, pour assécher les combustibles au sol», peut-on lire sur leur site web.  

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Les facteurs météorologiques et climatiques 

La sécheresse et les forts vents que connaissent actuellement plusieurs régions du Québec et du Canada forment la tempête parfaite pour que les feux de forêt se déclenchent et se propagent. 

Les changements climatiques exacerbent les périodes de sécheresse, ce qui encourage les feux. C’est d’ailleurs un cercle vicieux: plus il y a de feux, plus la planète se réchauffe, ce qui entraîne plus de feux. 

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Cette année, la saison des incendies, qui n’en est qu’à ses débuts, est particulièrement rude: au moment d’écrire ces lignes, on compte 425 incendies pour 2023 en zone intensive, alors qu’à pareille date il y a 10 ans, la moyenne était de 201, selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). 

La superficie brûlée est aussi exponentiellement plus grande, avec 3196,5 km2 contre 2,9 km2 en moyenne il y a 10 ans. 

Pourquoi croit-on la désinformation? 

Selon une publication du Centre pour les technologies de l'information et la société à l'université de Santa Barbara, ceci a beaucoup à faire avec nos biais cognitifs.  

Ces raccourcis mentaux rendent notre vie plus facile en catégorisant les choses, ce qui nous permet de garder de l’énergie pour comprendre des situations plus complexes. Par contre, ils peuvent aussi nous enfermer dans un certain système de pensée ou nous aveugler face à certaines réalités.  

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Toujours selon cet article, le partage de ces informations crée chez certaines personnes un sentiment de communauté quand d’autres internautes de leur cercle croient les mêmes théories.  

N’oublions pas que, souvent, la prolifération de fausses nouvelles du genre est accentuée par la peur et l’incompréhension d’enjeux complexes. 

«Les gens sont plus enclins à se tourner vers les théories du complot lorsqu'ils ressentent de la peur et de l'anxiété», indique Darryn Wellstead, qui étudie les médias sociaux et la désinformation et enseigne la sociologie au Northern Lights College en Colombie-Britannique, dans une entrevue accordée à CBC

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