Environnement: le bureau du ministre s’est gouré sur le nickel à Montréal

Nicolas Lachance
Montréal n’aura finalement pas à se plier à la nouvelle norme d’émission de nickel dans l’air du gouvernement Legault, contrairement à ce qu’avait indiqué le cabinet du ministre de l’Environnement à deux reprises.
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Dans un courriel envoyé samedi passé, l’attachée de presse du ministre Benoit Charette a confirmé au Journal que « oui », le projet de règlement sur le nickel s’appliquera aussi sur l’île de Montréal.
L’information a été confirmée à nouveau au téléphone ce mardi.
Le gouvernement Legault veut permettre à l’industrie minière de quintupler la norme d’émission de particules de nickel dans l’air de 14 ng à 70 ng quotidiennement.
Or, Montréal a toujours pu choisir sa norme, étant responsable de l’assainissement de l’air sur son territoire.
Le règlement de la Communauté métropolitaine de Montréal permet à l’industrie de dégager 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) de nickel dans l’air sur une durée de 8 heures.
Pas de changements
Plusieurs heures après la publication de notre reportage dévoilant qu’il pourrait y avoir plus de nickel dangereux dans l’air de Montréal, la mairesse Valérie Plante a réagi sur Twitter.
Elle y a affirmé que la Métropole « maintient sa juridiction en matière de qualité de l’air » et continuera « de respecter les plus hautes normes de réduction de la pollution. »
Le ministre de l’Environnement a ensuite aussi réagi sur Twitter, admettant que les normes actuelles de Montréal continueraient de s’appliquer.
À la suite de ce message, l’attachée de presse du ministre a communiqué avec notre Bureau parlementaire afin de s’excuser.
Elle prend l’entière responsabilité de « cette erreur ». L’information transmise n’aurait pas été la bonne, dit-elle.
Seule ville indépendante
Les autres municipalités, comme la ville de Québec qui a des problèmes de qualité de l’air à Limoilou en partie à cause des poussières de nickel provenant du port, devront se plier à la nouvelle norme du gouvernement Legault.
Pour Montréal, l’exemption vient de son règlement sur la pollution de l’air adopté en 1872.
Malgré la création du ministère de l’Environnement cent ans plus tard, Québec a signé un décret pour que la Communauté métropolitaine continue d’être responsable de l’assainissement de l’air sur son territoire.