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L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

Nickel à Limoilou: le conseil de quartier de Lairet dénonce un «dîner de cons»

Le nouveau règlement sur le nickel entrera en vigueur jeudi

Photo d’archives / Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2022-04-26T19:44:58Z
2022-04-26T22:01:55Z
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Alors que le règlement permettant un rehaussement significatif des seuils de concentration de nickel dans l’air entrera en vigueur jeudi, le conseil de quartier de Lairet a claqué mardi la porte du Comité de vigilance des activités portuaires (CVAP), car il ne voulait plus participer à «un dîner de cons».

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«On nous cache des choses. On ne joue pas franc-jeu et on se sent instrumentalisé. C’est un dîner de cons», s’est insurgé Jean-François Vallée. Ce dernier était, jusqu’à la semaine dernière, président du conseil de quartier de Lairet et il siégeait à ce titre au CVAP depuis sept ans.  

Le conseil de quartier de Lairet estime que le CVAP «sert d’abord les intérêts corporatistes du Port de Québec et de ses armateurs». Il ajoute que «le ministère de l’Environnement cache de l’information au comité (exemple: n’a jamais mentionné les avis de non-conformité émis au Port)». 

Mardi soir, les membres du CVAP, sur lequel siègent deux conseillères municipales du parti du maire Marchand, a envoyé une lettre au ton ferme au ministère de l’Environnement.  

Le Comité y «déplore la passivité du (ministère) au sujet de la protection de l’environnement et de la qualité de l’air dans les secteurs résidentiels adjacents au port de Québec» et y réclame que le gouvernement agisse «de façon transparente et collaborative avec les membres du CVAP en leur fournissant de l’information pertinente au mandat du comité».  

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Réactions politiques

De son côté, Bruno Marchand a répété mardi en impromptu de presse qu’il continuera à se battre contre le règlement ministériel. Au-delà de la norme permise, le maire de Québec a soutenu qu’il faut pouvoir bien mesurer les émissions de nickel, ce qui ne serait pas le cas actuellement. 

«Il y a un risque comme gouvernement – si on n’écoute pas la population et qu’on n’est pas capable d’expliquer les pourquoi – de démobiliser le monde», a-t-il prévenu. 

Mardi matin, Radio-Canada a révélé une partie des conclusions d’une étude réalisée sous l’égide de la Direction de santé publique. On y apprend que les résidents de Limoilou respirent quatre fois plus de nickel que ceux de Saint-Sacrement. 

«Je ne sais pas ce qui va convaincre le ministre [de reculer]. Il me semble que nos démonstrations ont été éloquentes», a regretté le maire.  

Interrogé si la Ville pouvait intenter des poursuites judiciaires contre le gouvernement dans ce dossier, Bruno Marchand a semblé réticent quant à cette avenue. 

Mardi, Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, a déclaré ceci : «Ça me fait capoter qu’un gouvernement puisse autant faire fi de l’acceptabilité sociale que ça. J’espère encore qu’il y ait un sursaut de dignité, mais ça regarde mal».  

À l’Assemblée nationale, l’enjeu du nickel a de nouveau rebondi mardi. Tout à tour, le Parti libéral et Québec solidaire ont tenté de déposer deux motions distinctes critiquant le changement du règlement. Dans les deux cas, le gouvernement caquiste a refusé de débattre de ces textes.  

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