À trois jours de l’entrée en vigueur du nouveau règlement qui permettra de quintupler les normes quotidiennes permises de concentration de nickel en l’air, les opposants ont de nouveau averti le ministre de l’Environnement que son projet ne bénéficie «d’aucune acceptabilité sociale». 

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C’est ce que le député solidaire Sol Zanetti, accompagné de représentants de trois organismes citoyens, a lancé lundi matin lors d’un point de presse organisé à Limoilou. La hausse controversée de la norme doit entrer en vigueur ce jeudi 28 avril.  

«On est venus dire au ministre (Benoit) Charette pour une dernière fois, avant que son règlement sur le nickel entre en vigueur, de reculer. Il ne faut absolument pas que ce règlement-là aille de l’avant sinon les gens vont s’en souvenir», a prévenu M. Zanetti. 

Pour Marie-Hélène Deshaies, porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est, «le gouvernement du Québec vient s’attaquer directement à la santé et à l’intégrité de la population (...) Le gouvernement de la CAQ est prêt à sacrifier la santé d’une partie de la population de la Ville de Québec». 

Principe de précaution

Raisonnement semblable du côté de Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou. Selon lui, «il y a trop d’inconnues, trop d’enjeux. Le principe de précaution doit s’appliquer».  

Pour Isabelle Arseneau, citoyenne de Limoilou et scientifique, «le gouvernement de la CAQ sacrifie la santé des habitants de Limoilou au profit de l’industrie minière (...) Les études ont démontré que les citoyens et les citoyennes de Limoilou sont déjà surexposés au nickel et à plusieurs autres polluants, mais les risques d’effets toxicologiques cumulatifs n’ont pas été considérés».  

Lundi midi, Rosalie Tremblay-Cloutier, attachée de presse du ministre Charette, a répété que «la décision de modifier la norme nickel fait suite à un processus scientifique indépendant appuyé par la Santé publique nationale. La nouvelle norme est la même pour plusieurs juridictions, notamment en Ontario et en Europe, et permet d’allier la santé et sécurité des citoyens sans freiner le développement économique».  

Cette dernière a rappelé la décision gouvernementale d’installer une nouvelle station d'échantillonnage dans Limoilou ainsi que la création d’un groupe de travail «chargé de brosser un portrait de la problématique de la contamination de l'air dans le quartier Limoilou».  

De son côté, le maire de Québec, Bruno Marchand, a promis de se battre contre ce changement.