Négocier avec Gary Bettman, ç’a l’air horrible


Jean-Nicolas Blanchet
À sa retraite, quand on demandera à Luc Tardif ce qu’il a le plus adoré durant son mandat à la présidence du hockey international, je suis prêt à parier qu’il ne répondra pas que c’est de négocier avec Gary Bettman pour la présence des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques.
• À lire aussi: Le patron mondial du hockey s’inquiète pour la LHJMQ
• À lire aussi: Georges Larivière, docteur du hockey: quand ton admirateur est le patron mondial du sport
• À lire aussi: Des conseils pour notre hockey, donnés par une légende québécoise trop méconnue
Imaginez! Vous avez d’un côté le commissaire d’une ligue milliardaire. De l’autre côté, c’est le patron d’une fédération sans but lucratif qui gratte les fonds de tiroir pour essayer d’organiser des compétitions internationales souvent déficitaires.
C’est la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) qui avait le gros bout du bâton. Mais ça ne semblait pas facile à comprendre pour Bettman.
Là, tout est réglé. Ç’a donné droit à de longues négociations éprouvantes.
«Ils [les gens de la LNH] ne sont pas très partageurs. C’est comme si avec ma femme on envisage de partager les tâches et [que] je lui dis: “Tu dois faire à manger et moi je mange”. Ce n’est pas un bon partage», résume ainsi Luc Tardif.

Il fait référence aussi à la Coupe du monde que la LNH veut organiser en février 2028, notamment en Europe, alors que les ligues européennes sont en fin de saison ou en séries. Et tout ça juste avant le Championnat mondial que la FIHG organise tous les ans.
Avec une Coupe du monde, on s’entend que le Championnat mondial par la suite n’aura pas la même importance ni les mêmes revenus.
«Nous, on est sans but lucratif. On n’a pas d’actionnaires à satisfaire. Tout l’argent qu’on fait avec le Championnat du monde (sénior) nous permet de rendre possible tout ce qui n’est pas rentable, comme le Championnat mondial junior ou les Championnats mondiaux féminins. Ce ne sont pas les ligues professionnelles qui vont organiser ça. Donc, si on ne s’en occupe pas, personne ne va s’en occuper», s’inquiète M. Tardif.
Il estime que la LNH semblait un peu croire que la FIHG était une «agence de voyages» pour préparer son arrivée aux Olympiques.
Il souligne que les assurances pour avoir les joueurs de la LNH atteindront près de 14 M$. La somme est astronomique pour un OSBL. Avec le plafond salarial qui augmente, ce sera encore pire pour les Jeux de 2030. «Un jour, peut-être que ça ne sera seulement plus possible», dit-il.