Négociations: LeBel déplore la reprise de la grève des ingénieurs
Les deux parties «étaient à un cheveu de s’entendre», a-t-elle confirmé.


Marc-André Gagnon
Les quelque 1800 ingénieurs du gouvernement ont repris la grève qu’ils avaient suspendue deux semaines plus tôt, regrette la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, alors que les deux parties «étaient à un cheveu de s’entendre» et que plusieurs chantiers routiers sont menacés.
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Depuis la suspension de leur grève, le 19 mai dernier, les négociations avaient pourtant «progressé significativement», a souligné Mme LeBel, lors d’une mêlée de presse à l'Assemblée nationale.
La neuvième et dernière offre gouvernementale proposait aux ingénieurs que leurs salaires passent de 95 900$ à 125 000$, à l’échelon maximal, sur la base d’une semaine de travail de 37,5 heures, au lieu de 35 heures.
«Puis on va même jusqu'à 130 000$ pour les chefs d'équipe. Alors, on est sur les enjeux. L'enjeu principal étant l'attraction, la rétention de l'expertise», a rapporté la présidente du Conseil du trésor.
Dernière minute
Les négociations, qui se sont poursuivies jusqu'à tard hier soir, ont achoppé à la dernière minute. «C’est Mme LeBel qui a fait avorter l’entente, on avait quasiment une entente», a raconté le président de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), Marc-André Martin.
«Absolument pas», a assuré Mme LeBel, niant toute intervention personnelle. Selon nos informations, une contre-proposition tentée par les ingénieurs, qui concernait les plus bas échelons salariaux, les pauses café et les heures de dîner, outrepassait tout simplement le mandat de négociation confié par Mme LeBel.
«Ce matin, je m'explique mal qu'on retourne en grève. Ça leur appartient, mais je me l’explique mal», a répété Mme LeBel, qui demande au syndicat de poursuivre le travail à la table de négociation.
«Là, les négociations sont rompues», a indiqué pour sa part le président de l’APIGQ, en soulignant que son téléphone reste ouvert malgré tout.
Retards
La ministre, qui chapeaute les négociations, craint que la poursuite du conflit de travail ne se traduise par des retards sur les chantiers routiers. Ce pourrait notamment être le cas des chantiers des ponts de l’Île-d’Orléans et de l’Île-aux-Tourtes, de l’autoroute 50 entre Gatineau et Mirabel et de la route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge.
«Chaque jour qui passe aura un impact certain. On ne peut pas prendre les infrastructures routières en otage», a signalé Mme LeBel.
Selon nos informations, plusieurs centaines de syndiqués en grève offriront jeudi matin un comité d’accueil à la présidente du Conseil du trésor, qui doit participer à un événement de l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), à quelques pas du parlement.
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