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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Négociations du secteur public: plus de flexibilité, ça implique quoi?

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TVA Nouvelles

2023-12-08T20:33:16Z
2023-12-08T20:44:18Z
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Alors que le premier ministre, François Legault, et la ministre Sonia Lebel ont répété qu’ils désiraient plus de flexibilité de la part des syndicats lors des négociations du secteur public, cette souplesse demandée par le gouvernement est un concept très compliqué à mettre en pratique, selon un professeur titulaire en relations de travail.

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«La flexibilité occupationnelle ou la mobilité interoccupationnelle, ça fait partie d’à peu près toutes les négociations, on l’a vu abondamment dans le privé», explique Jean-Claude Bernatchez en entrevue sur les ondes de LCN.

Cependant, il n’est pas simple d’appliquer ces concepts lorsque les négociations se font avec plusieurs parties.

«Il faut comprendre qu’au départ, seulement en santé c’est 250 types d’emplois différents. Dans un centre hospitalier ou un CIUSSS, c’est quatre syndicats», soulève-t-il

«Parler de flexibilité occupationnelle ou mobilité interoccupationnelle en santé ou en éducation, mais spécialement en santé, ça devient très complexe», affirme-t-il.

De plus, M. Bernatchez ajoute que le système de santé a été construit depuis les 50 dernières années sur des fondations syndicalistes «compartimentés» qui décentralisent les prises de décisions.

Est-ce que cette conception est problématique?

Le professeur titulaire en relations de travail mentionne que les problèmes associés à cette conception sont plus une «perception», mais il conçoit que cette construction rend les procédures très «protocolaires» et qu’il est possible de faire mieux en termes de «flexibilité opérationnelle».

«C’est possible de le faire, et d’ailleurs l’enjeu qui est sur la table, c’est l’argent d’une part – c’est-à-dire l’argent pour faire en sorte que les travailleurs de l’État ne s’appauvrissent pas tenant compte de l’écart inflationniste qu’on a connu – et d’autre part, le gouvernement dit: "je peux vous donner un peu plus d’argent, mais vous allez me donner plus de mobilité interoccupationelle", de sorte qu’on sent l’idée du gouvernement d’aller chercher l’argent qu’on va donner via l’organisation du travail», décortique le spécialiste.

L’expert termine en rappelant qu’une journée de grève du Front commun permet de récupérer 100 millions de dollars par jour, un argument «que les syndicats n’aiment pas entendre», soutient l’animateur Michel Jean.

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