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L'article provient de TVA Sports

Négligé par tous, le Rouge et Or crée la surprise et écrit une page d’histoire en remportant son premier titre national

Photo courtoisie, Mathieu Bélanger
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2024-03-11T02:33:55Z
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Devant une foule gonflée à bloc de la première à la dernière minute et dans un PEPS rempli au bouchon, le Rouge et Or de l’Université Laval est passé à l’histoire, dimanche soir, en disposant des Gaels de Queen’s par la marque de 77 à 71 pour remporter son premier titre national en basketball masculin.

• À lire aussi: Basketball Rouge et Or: les dirigeants prévoient que la performance au championnat canadien aura des retombées importantes sur les foules et le recrutement

Dans un combat de ruelle, le Rouge et Or a puisé au fond de ses ressources pour réussir à s’imposer. Après que le joueur par excellence du tournoi Ismaël Diouf eut procuré les devants au Rouge et Or par un point avec 72 secondes au cadran, Steeve Joseph a semé l’hystérie en portant le score à 72 à 69 avec 27 secondes à faire au match. Deux rebonds et quatre lancers francs plus tard, le Rouge et Or pouvait célébrer.

Négligé par la très grande majorité des observateurs après une saison difficile, le Rouge et Or a rebondi de brillante façon et s’est offert les Vikes de Victoria, les champions de l’Ouest et premiers favoris, les Tigers de Dalhousie, les champions de l’Atlantique et troisièmes favoris, et les Gaels, les champions de l’Ontario et deuxièmes favoris, pour confirmer leur suprématie sur la scène canadienne. Le Rouge et Or est la première équipe de l'histoire à remporter le titre après avoir présenté une fiche négative en saison régulière.

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Photo courtoisie, Mathieu Bélanger
Photo courtoisie, Mathieu Bélanger

«Je m’en foutais de la bannière du RSEQ, a déclaré l’entraîneur-chef Nathan Grant. C’est la bannière nationale que je visais. J’ai donné du temps à certains joueurs pendant la saison afin qu’ils acquièrent de l’expérience et ils ont apporté leur contribution en finale. Jayden Larosilière a joué de grosses minutes et a marqué six points.»

Un troisième titre seulement pour le Québec

Premier titre pour le Rouge et Or, mais aussi un exploit très rare pour une équipe du RSEQ. Les Gaiters de Bishop’s, en 1998, et les Stingers de Concordia, en 1990, avaient remporté les seuls titres du RSEQ avant le sacre du Rouge et Or.

«Samedi après notre victoire en demi-finale, je me demandais ce qui se passait et encore aujourd’hui, je me demande si tout est bien réel, a raconté l’entraîneur-chef Nathan Grant. Plusieurs doutaient, mais les gens les plus importants y croyaient. Nos joueurs, nos proches et les dirigeants du Rouge et Or qui ont obtenu le championnat à la maison.»

«Les autres provinces vont toujours nous voir comme la Conférence la moins forte au pays, mais je m’en fous, de poursuivre Grant qui a dormi 33 minutes dans la nuit de samedi afin de s’assurer de bien préparer son équipe pour la rencontre ultime. Si les meilleurs joueurs restent au Québec, nous avons le potentiel pour gagner d’autres bannières.»

Joueur par excellence

Auteur d’une autre performance d’anthologie après celle de samedi en demi-finale, Diouf flottait sur un nuage au moment de rencontrer les médias. «C’est incroyable, je n’ai pas de mots pour décrire mes sentiments, a-t-il souligné. J’ai joué le meilleur basket de ma vie. L’ambiance était incroyable. Wow Québec.»

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Photo courtoisie, Mathieu Bélanger
Photo courtoisie, Mathieu Bélanger

Diouf avouait qu’il n’était pas convaincu à 100 pour cent que le Rouge et Or pouvait s’imposer. «Je n’étais pas certain à 100 pour cent qu’on allait gagner, a avoué l’auteur de 26 points, dont quatre tirs de trois points, 12 rebonds, 4 blocs et 2 vols de balle. J’aime montrer que je suis capable de réussir des tirs de trois points quand j’ai l’opportunité.»

À sa première saison à Laval après son transfert de McGill, Haris Elezovic était comblé d’avoir pu confondre les sceptiques. «Personne ne croyait en nous avant le tournoi et nous étions les négligés, mais la foule était derrière nous. C’est complètement ridicule l’appui que nous avons reçu de la foule. Cela a fait la différence. En battant une équipe de chacune des conférences, on a lancé un message au reste du pays. Ça montre que le Québec a sa place parmi les meilleures équipes.»

«Je n’ai jamais ressenti de telles émotions, de poursuivre Elezovic. Pendant la saison, on savait que nous allions participer au national comme équipe hôtesse peu importe ce qui arrivait. Au national, le coussin était disparu.»

Un panier crucial

Auteur du panier qui a permis au Rouge et Or de prendre une sérieuse option sur la victoire, Steeve Joseph rayonnait. «Avant le tournoi, je disais que la foule allait nous aider et elle nous a vraiment aidés, a souligné l’arrière qui a marqué 24 points. C’est mon plus gros tir en carrière pour gagner. On a passé un message qu’on doit respecter le Québec.»

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Premier joueur recruté par Grant quand ce dernier a été embauché à l’été 2019, Joseph a eu droit aux bons mots de son coach. Les deux portaient les couleurs des Cheetahs de Vanier. «Steeve est un gagnant, a-t-il louangé. Ce fut difficile cette année, mais il a changé son leadership avec les gars.»

Une défaite qui fait très mal

Steph Barrie était dévasté par la défaite. «Ça fait très mal et on va penser à cette défaite pendant des mois parce que nous avions la chance de gagner, a débité l’entraîneur-chef des Gaels, qui signaient le meilleur résultat du programme avec leur médaille d’argent. Nous n’avons pas joué assez bien assez longtemps. Dans plusieurs mois, on va penser à la fierté d’avoir obtenu le meilleur résultat de notre histoire mais, pour le moment, c’est la déception qui est à l’avant-plan.»

Champions de la Coupe Wilson, les Gaels ont remporté leur premier titre provincial en plus de 50 ans.

Le bronze pour les filles

À près de 4000 kilomètres de distance, le Rouge et Or a aussi défait Queen’s dans le match pour la médaille de bronze du championnat canadien féminin disputé à Edmonton. Une victoire de 76 à 62 pour les protégées de Guillaume Giroux, dans un match où Léa-Sophie Verret et Frédérique Beaudry-Blais ont marqué, respectivement, 25 et 16 points.

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