Basketball Rouge et Or: la performance au championnat canadien aura des retombées importantes


Richard Boutin
Grande vedette de l’équipe quand le Rouge et Or de l’Université Laval a connu les meilleures années du programme de basketball masculin de 2001 à 2004, Charles Fortier a vécu difficilement cette traversée du désert qui n’en finissait plus.
Président de l’équipe depuis dix ans et impliqué au sein du conseil d’administration quelques années plus tôt, Fortier a décrit ses états d’âme quelques heures avant la grande finale canadienne face aux Gaels de Queen’s.
«Ça faisait très mal les insuccès, a-t-il confié. Remporter une bannière provinciale en 17 ans dans un circuit à cinq équipes n’est aucunement satisfaisant. J’ai été un gagnant toute ma vie, mais tu n’as pas de contrôle sur le résultat comme président.»
«Quand je vais arriver chez moi après la finale, je vais être vidé, mais je vais me dire que c’est pour ce genre de moment que je m’implique, de poursuivre Fortier, qui a porté les couleurs des Kebs de Québec après son parcours universitaire. Si les filles connaissent du succès, j’avais hâte qu’un moment de lumière comme ça se produise pour les gars.»
Parce qu’il possède une expertise sportive que très peu de présidents d’équipe possèdent, Fortier a rencontré les joueurs après une moitié de saison difficile où l’équipe a présenté une fiche d’une victoire et six revers.
«Nous avons une période creuse et j’ai rencontré les gars pour leur partager mon expérience, a-t-il souligné. Je leur ai parlé lors d’un souper d’équipe.»
«Conte de fées»
Parce que les deux dernières décennies ont été ardues pour le Rouge et Or, Fortier goûte pleinement la poussée inattendue de l’équipe. «C’est un véritable conte de fées, a-t-il imagé. Après une saison ordinaire, je souhaitais seulement qu’on ne se fasse pas déclasser. C’est au-delà de mes attentes. Contrairement au hockey où un gardien peut voler une série, c’est rare qu’il y a ce genre de surprise au basketball. C’est arrivé une fois dans la NBA que l’équipe semée numéro 8 a éliminé l’équipe numéro un.»
Comblé par son équipe, Fortier ne se gêne pas pour afficher son enthousiasme. Il porte sa camisole numéro 22 de l’époque où il jouait et il a loué des tambours en prévision de la finale.
«Tout en demeurant respectueux, j’encourage le Rouge et Or comme mon équipe et un fan de basket. Les sensations sont différentes de l’époque, mais c’est très bon.»
Un tournant
Fortier de même que la directrice du Service des activités sportives Julie Dionne estiment que les succès du Rouge et Or au championnat canadien auront un effet d’entraînement sur le programme.
«Ça va être un point tournant, a affirmé Dionne. Ça ne sera pas un événement isolé. On débute quelque chose. Il y a une bonne collaboration entre Charles et l’Université et nous avons obtenu de très bonnes foules cette saison.»
«Les succès vont changer la donne pour les assistances et le recrutement, de renchérir Fortier. Nathan est un recruteur exceptionnel et les succès vont lui donner des munitions. Ce n’est pas facile de sortir des gars de Montréal pour les amener à Québec quand ton équipe termine quatrième au classement du RSEQ. C’est une méchante belle expérience pour les joueurs et les entraîneurs.»
Boule de cristal
On peut penser que Dionne possède une boule de cristal de grande qualité. Lundi en point de presse, elle avait déclaré qu’elle croyait beaucoup au pouvoir de la foule en évaluant les chances de succès du Rouge et Or.
«Il s’est passé quelque chose d’exceptionnel, a-t-elle souligné. Les joueurs se sont laissé transporter par la foule tout en demeurant concentrés sur la tâche à accomplir. Je crois beaucoup à ça l’énergie de la foule.»
«Au March Madness, j’ai toujours encouragé les équipes qui avaient un parcours Cendrillon, de poursuivre l’ancienne joueuse étoile du Rouge et Or en basketball. Je me souviens de Stephen Curry avec Davidson.»
La finale entre le Rouge et Or et les Gaels de Queen’s a été disputée à guichets fermés. Les 3200 billets avaient trouvé preneur sur le coup de midi. Le maire Bruno Marchand était du nombre.