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Culture

Nathalie Mallette est fière de sa fille qui suit ses traces

Bruno Petrozza / TVA Publication
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Michèle Lemieux

2024-08-11T10:00:00Z
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Nathalie Mallette ne pourrait être plus heureuse: sa fille unique, âgée de 19 ans, fait partie de la distribution de Nos belles-soeurs, le film inspiré de la pièce de Michel Tremblay. Avec son conjoint, Robert Bellefeuille, l’actrice, forte de ses 42 ans de métier, accompagne et guide Jeanne.

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Nathalie, vous êtes toujours en tournée avec la pièce Symphorien, qui obtient un beau succès...

Oui, en août et septembre, nous irons un peu partout à travers le Québec: à Sherbrooke, Trois-Rivières, Québec, Montréal... Ça fait 42 ans que je fais mon métier et je n’ai jamais connu un aussi gros succès de ma vie. Actuellement, la vie est difficile, nous avons été éprouvés. Nous avons besoin de rire, de nous amuser. La pièce Symphorien, c’est très bon enfant. Les spectateurs sont heureux de retrouver ces personnages et ce voyage dans le temps leur fait plaisir.

Vous campez toujours mademoiselle Lespérance?

Oui, un rôle qui était tenu à la télé par Janine Sutto. J’ai beaucoup de scènes avec Patrice Coquereau, qui joue Oscar Bellemare. Nous sommes une gang très rigoureuse, soudée. J’aime beaucoup les familles qui se créent au théâtre. Elles sont éphémères, mais certaines amitiés perdurent. D’ailleurs, cet automne, je jouerai au Théâtre du Rideau Vert, pour une troisième année de suite, dans la pièce Le boulevard, une belle histoire sur la différence.

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Récemment, nous avons vu Jeanne, votre fille, dans le film Nos belles-soeurs. Vous deviez être fière!

Oui, et ça faisait longtemps que nous le savions. Jeanne a passé trois auditions pour décrocher ce rôle. Nous l’avons coachée et accompagnée dans ce processus. Elle joue Linda Lauzon, la fille de Germaine Lauzon, le personnage principal, celle qui gagne les timbres. Elle ne s’entend pas avec sa mère...

Alors c’est un véritable rôle de composition?

(Rires) Oh, c’est mignon! Oui, c’est vraiment un rôle de composition... Robert et moi étions très heureux pour Jeanne. Lorsque j’ai vu le film, je l’ai trouvée très bonne et je suis vraiment fière d’elle. Quand je suis sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal et que j’ai tourné Les filles de Caleb, je ne savais pas qu’on m’en parlerait encore à 59 ans... C’est une oeuvre qui a traversé le temps. J’ai l’impression que Nos belles-soeurs sera le projet dont elle entendra parler longtemps.

Avez-vous toujours pressenti que votre fille était une artiste?

Oui. Elle a plus de cordes à son arc que moi. Elle a une belle plume, elle joue du piano, elle chante, elle a étudié en cinéma, elle est habile en production. Moi, je suis une interprète. Jeanne a plus de potentiel créatif, comme Robert. Il a écrit des spectacles et en a aussi monté. Mais c’est sûr que ça m’inquiète. Je trouve que c’est un métier difficile. Pour ma part, je le trouve de plus en plus difficile, à cause de mon âge. Je ne sais pas à quoi ressemble le métier à l’âge de Jeanne. Ce sont deux réalités. Je lui souhaite tout simplement de faire ce qu’elle aime.

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En tant que parent, il faut faire confiance...

C’est vrai. Chaque métier a ses difficultés. Un enfant qui a des passions, c’est la chose la plus extraordinaire qui soit. Certains n’arrivent pas à trouver ce qu’ils aiment. Alors vibrer, c’est déjà formidable, et Jeanne vibre beaucoup. C’était inespéré pour elle de participer à un projet qui a autant d’envergure. C’est un privilège et il faut en profiter. Nos belles-soeurs est une production flamboyante qui restera à son CV. Jeanne n’est pas dans le paraître, elle est vraiment dans l’être. Nous sommes contents de la voir aller et nous sommes fiers de notre Jeanne.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Jeanne est-elle consciente des difficultés du métier?

Tout à fait. Robert dirige le programme de mise en scène à l’École nationale de théâtre et, encore une fois cette année, il s’occupe du Festival international de la chanson de Granby. Je pense que c’est sa huitième année. Il a aussi eu une compagnie de théâtre pendant 25 ans. Il est moins un pigiste que moi, il s’est créé son travail. Avec Jeanne, je n’ai pas réponse à tout, mais puisque je suis passée à travers toutes les étapes du métier, je peux vraiment l’accompagner.

Vous disiez qu’à 59 ans, le métier n’est plus pareil pour vous. En quoi est-il différent?

Les rôles à la télé se font plus rares. Lorsque j’avais la vingtaine, la trentaine et la quarantaine, j’étais présente à la télé: Les filles de Caleb, Histoires de filles, etc. Mais depuis Les mecs, la télé se fait vraiment silencieuse pour moi. Ça ne m’était encore jamais arrivé. Jusqu’à maintenant, l’année prochaine s’annonce plus tranquille, mais sinon, j’ai plusieurs projets de théâtre devant moi. Si tout fonctionne comme il se doit, j’aurai des projets jusqu’en 2028. J’en suis très heureuse, et heureusement que j’ai le théâtre. Je pense à tous ceux et celles qui n’en font pas... Les gens me disent souvent que ça fait longtemps qu’ils m’ont vue. Ils me demandent si je vais revenir à la télé, ils me disent qu’ils s’ennuient. Ça me fait plaisir, car c’est une belle manifestation d’amour.

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Vous vous sentez donc capable de remettre les choses en perspective?

Le gros du travail, c’est de ne pas le prendre personnellement. Je pense que l’âge y fait pour beaucoup. La série Les mecs mettait la lumière sur des gars dans la cinquantaine. Ça faisait du bien. Au cours de la dernière saison, je me séparais de Normand, après des années à nous chicaner. Il était temps! C’est un couple qui ne se pouvait plus. On ne pouvait plus recoller les morceaux. (rires)

Lorsque vous jouez ce genre de personnage, vous devez vous considérer comme chanceuse de vivre une belle relation amoureuse depuis si longtemps...

Ça fait 28 ans que nous sommes ensemble, Robert et moi. Nous sommes dans notre 29e année... Je suis très fidèle de nature. Je vais sûrement vivre dans la même maison jusqu’à ce que je ne puisse plus y être. J’ai la même agente depuis 35 ans, Ginette Achim. J’ai le même amoureux depuis longtemps. J’ai de longues amitiés. Je garde mes liens longtemps.

Alors que tout va si vite actuellement, c’est bon de pouvoir s’ancrer dans le long terme?

Tout est éphémère. C’est pour cette raison que j’étais heureuse de savoir que j’allais jouer au Théâtre du Rideau Vert trois années d’affilée. Ça rejoint tout à fait mon tempérament... (rires) Il faut savoir traverser les périodes difficiles, les remises en question, les poches d’air. Dans ma vie, j’ai fait beaucoup de choses pour me sécuriser, pour me créer une ancre, probablement parce que mon métier en est un qui n’en offre pas. Je n’ai pas toujours fait les choses de manière consciente, mais avec le recul, je constate que j’ai fait des choix pour me sentir en sécurité.

Pour tout savoir sur la pièce Symphorien, on consulte le site productionsmartinleclerc.com. Et pour s’informer sur la pièce Le boulevard: rideauvert.qc.ca.

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