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Culture

Naomi Watts, Kim Kardashian et Glenn Close défendent la solidarité féminine dans «All’s Fair»

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Béatrice Gravel

2025-11-13T11:00:00Z
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Quand Ryan Murphy appelle, personne ne dit non. C’est ce qu’ont lancé, dans un éclat de rire unanime, Kim Kardashian, Naomi Watts, Sarah Paulson, Glenn Close, Niecy Nash et Teyana Taylor lors de la conférence de presse d’All’s Fair, la nouvelle série du créateur d’American Horror Story et de Glee.

TV Hebdo a assisté à la conférence de presse du lancement, où les six actrices ont parlé d’ambition, de solidarité et du besoin d’être représentées à l’écran, à tous les âges et sous toutes les lumières.

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Des femmes, enfin au centre

Aucune n’a eu besoin de lire une seule ligne du scénario avant de dire oui. Difficile, après tout, de refuser un projet signé par Ryan Murphy, l’homme derrière Feud, American Crime Story et The Watcher, qui, depuis deux décennies, s’applique à redonner aux femmes la place qui leur revient à la télévision.

Sa nouvelle série, All’s Fair, suit une équipe d’avocates spécialisées dans le divorce qui quitte un cabinet dominé par les hommes pour fonder le leur, influent et redouté. Féroces, brillantes et émotionnellement complexes, ces femmes gèrent des ruptures à haut risque, des secrets scandaleux et des loyautés fragiles, autant dans les salles d’audience qu’au sein de leur propre équipe. Sous ses airs de drame judiciaire glamour, la série explore la solidarité féminine et la reconstruction. 

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Disney
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Naomi Watts: une expérience réparatrice

Naomi Watts, qui incarne Liberty Ronson, une avocate inlassable au sens de l’humour aiguisé, partage ce sentiment. «D’habitude, dans les séries, les femmes sont en compétition. Ici, c’est l’inverse: on se soutient, on s’élève mutuellement. C’est une expérience rare, presque réparatrice.»

Révélée dans Mulholland Drive et toujours aussi captivante dans The Watcher, Naomi Watts retrouve un rôle à sa mesure dans l’univers flamboyant de Ryan Murphy. «Quand il m’a appelée, j’ai dit oui tout de suite. Le concept m’a séduite instantanément: des femmes fortes, blessées, solidaires, qui reprennent le pouvoir sur leur vie. C’est inspirant, et surtout nécessaire.»

Watts voit dans All’s Fair une occasion de montrer d’autres facettes du pouvoir féminin. «Ryan n’écrit pas seulement pour des jeunes actrices, mais pour des femmes de tous âges, avec des expériences, des cicatrices, des histoires vraies. Dans ce métier, on nous range souvent dans une case après un certain âge, alors que nous représentons la moitié de la population. Les femmes de notre génération font des choses extraordinaires, et il les met enfin en lumière.»

Et lorsqu’on lui demande comment elle garde les pieds sur terre après tant d’effervescence, Naomi Watts répond simplement: «Je fais mon travail, puis je rentre chez moi. Je retrouve ma famille, j’appelle mes sœurs pour un souper entre filles. C’est là que je me ressource.»

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Kim Kardashian, en hommage à son père

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Au centre de la série, Kim Kardashian incarne Allura Grant, une avocate déterminée, empathique et ambitieuse. C’est son premier grand rôle principal dans une série dramatique, et un clin d’œil évident à son propre parcours. «J’ai grandi dans le bureau de mon père, à fouiller ses dossiers d’avocat pendant les grands procès», raconte-t-elle, évoquant Robert Kardashian, figure emblématique de la défense d’O.J. Simpson. «Il m’a toujours dit: “Ma fille, ce métier va te stresser à mort.” Mais je crois qu’il serait fier aujourd’hui.»

L’entrepreneure, qui poursuit dans la vraie vie des études de droit, s’est inspirée de son père pour façonner son personnage: un mélange de rigueur, de compassion et d’instinct. «Jouer une avocate, c’est ma façon de lui rendre hommage», confie-t-elle.
Derrière le vernis glamour de la série, Kim Kardashian tenait aussi à ancrer les intrigues dans la réalité: «Nous avons consulté l'avocate Laura Wasser. Les cas sont inspirés de situations vécues. On voulait montrer la vulnérabilité derrière la puissance.»

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Ses partenaires de jeu n’ont pas tardé à saluer son engagement. Sarah Paulson a souligné à quel point Kim «arrivait toujours préparée, même après des journées interminables», tandis que Naomi Watts la décrit comme «la personne la plus calme et la plus concentrée» qu’elle ait rencontrée. «Elle peut avoir un bébé sur une hanche, un téléphone dans une main, un script dans l’autre et rester zen», ajoute-t-elle en riant.

Au-delà du personnage, Kim Kardashian trouve dans All’s Fair un écho intime à sa propre histoire.
«Mes parents ont divorcé quand j’avais 10 ans. Enfant, on vit ça d’une certaine manière, puis on réalise que tout va finir par aller bien. Plus tard, en tant qu’adulte, j’ai divorcé aussi. C’est une expérience très différente quand on a des enfants. Je pense que tout le monde est affecté d’une façon ou d’une autre par une séparation. Mais le point positif, c’est qu’on apprend beaucoup sur soi-même... on découvre qu’on va s’en sortir, et qui sont les gens sur qui on peut vraiment compter.»

Glenn Close: l’âge du pouvoir

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À 78 ans, Glenn Close incarne Dina Standish, matriarche du cabinet et figure d’autorité. Avec la sérénité d’une femme qui a tout joué, elle confie: «Quand j’avais 12 ans, il n’y avait aucune femme puissante à l’écran. Mes grands-mères étaient fascinantes: l’une aurait dû être actrice, l’autre chanteuse, mais à leur époque, c’était impossible.» Elle ajoute, avec une émotion contenue: «Ma mère m’a avoué, à plus de 80 ans, qu’elle avait l’impression de n’avoir rien accompli.» 

Pour Glenn Close, donner vie à une femme de pouvoir écrite par Ryan Murphy, c’est une forme de revanche. «Être entourée de ces femmes fortes, célébrer nos liens, incarner la matriarche d’un groupe incroyable, c’est grisant.» Au début du tournage, elle admet s’être sentie intimidée: «Je n’avais jamais travaillé avec autant de femmes. Mais ce groupe m’a ramenée à la joie pure du jeu. On apprend encore, même à mon âge.»

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Niecy Nash: l’humour comme arme

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Dans la peau d’Emerald Greene, une ancienne policière de Los Angeles devenue enquêtrice, Niecy Nash apporte l’humour et la lucidité qui désamorcent les tensions. «On ne connaît vraiment une personne que lorsqu’on a vécu avec elle... ou qu’on en a divorcé», dit-elle en riant, avant de redevenir plus sérieuse: «Le divorce, c’est une bataille, mais aussi un acte de survie. Notre série parle surtout de reconstruction, personnelle, professionnelle et émotionnelle.»

Plus jeune, elle rêvait déjà de voir des femmes noires puissantes à la télévision. «À cinq ans, j’ai vu Lola Falana à l’écran et je me suis dit: je veux être noire, fabuleuse et à la télé, moi aussi.»

Mission accomplie: aujourd’hui, Niecy Nash brille par son humour, son aplomb et sa sincérité désarmante. Déjà saluée pour Dahmer et Claws, elle séduit une fois de plus par son énergie contagieuse. Et quand on lui demande comment elle garde son équilibre, elle répond, le sourire aux lèvres: «Je m’occupe de mes affaires, je bois beaucoup d’eau... et je profite de la vie!»

Sarah Paulson et Teyana Taylor: l’expérience et la relève

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Sarah Paulson, fidèle muse de Murphy, incarne Carrington Lane, avocate stylée et redoutable. «J’ai été élevée par une mère célibataire, raconte-t-elle. J’ai grandi entourée de femmes fortes. C’est ce que j’essaie de transmettre à l’écran. L’actrice, qu’on a vue dans American Crime Story et Ratched, retrouve ici le réalisateur qui lui a offert certains de ses plus beaux rôles. «Ryan écrit pour des femmes qui n’ont pas 20 ans. À Hollywood, les actrices disparaissent souvent dès qu’elles atteignent un certain âge. Ici, on existe encore, et pleinement.» Sur le plan personnel, elle confie aussi que le tournage a ravivé sa foi en la solidarité féminine: «C’est rare de travailler entre femmes, dans un esprit d’entraide sincère.»

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À ses côtés, Teyana Taylor, benjamine du groupe, incarne Milan, une jeune avocate prometteuse que Allura prend sous son aile: «Je suis la petite dernière. Pouvoir apprendre de ces femmes, c’est une classe de maîtres. Je ne voulais pas laisser passer cette chance.»

Des héroïnes imparfaites, des femmes réelles

Outre sa distribution principale, la série accueillera plusieurs invitées de prestige. Brooke Shields, Judith Light, Elizabeth Berkley et Jessica Simpson feront notamment partie des apparitions spéciales.

Sous les tailleurs impeccables et les décors feutrés, All’s Fair est moins une série sur le droit qu’un manifeste sur la dignité féminine. «Tout le monde a besoin d’un soutien, rappelle Kim Kardashian. Notre job, dans la série, c’est de le donner.»
Et, pourrait-on dire, c’est aussi le rôle de la fiction: offrir un miroir, une possibilité, un souffle. Murphy orchestre un ballet de femmes imparfaites, mais réelles. Des femmes qui, entre une plaidoirie et une crise de nerfs, rappellent que le pouvoir, ce n’est pas de ne jamais tomber, mais c’est de se relever ensemble.

En ligne depuis le 4 novembre sur Disney+.

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