Mort d’un cycliste à Québec: ses proches déplorent la présence de bollards «dangereux» sur les pistes cyclables

Les proches du cycliste expérimenté qui a perdu la vie sur le corridor des Cheminots la semaine dernière, à Québec, dénoncent la présence de bollards «dangereux» sur les pistes cyclables.

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«Si ce n’était pas de ces poteaux de séparation là, qui sont durs et ancrés dans le sol, mon fils serait toujours en vie», soupire Carole Poirier, contactée par Le Journal.

Son fils Sylvain Talbot a été retrouvé dans une mare de sang sur la piste cyclable du corridor des Cheminots, près de l’intersection de la rue de la Girandole et du boulevard des Gradins, vers 4h du matin, le 28 août dernier.

«Je n’y crois pas encore, je suis en état de choc...»
– Carole Poirier, mère de la victime

Personne ne sait depuis combien de temps il se trouvait là, mais des manœuvres de réanimation ont été effectuées sur l’homme de 43 ans, en vain. Selon toute vraisemblance, M. Talbot aurait percuté de plein fouet un bollard alors qu’il circulait sur sa bicyclette électrique.

«En plus de plusieurs fractures, il s’est sectionné l’artère fémorale dans la jambe. On ne sait pas comment exactement, mais il est mort au bout de son sang», explique M^me Poirier, accompagnée par son autre fils, Martin.

Un appareil d’une autre époque?

Le coroner Jean-Marc Picard se penchera sur le dossier pour déterminer avec plus de précisions la trame des événements. Néanmoins, les proches de la victime estiment que les bollards rigides et métalliques n’ont plus leur place sur les pistes cyclables en 2024.

«C’est dangereux. Ils devraient mettre des poteaux comme sur le bord des pistes cyclables, en ville, qui sont flexibles», lance la mère de la victime.

Des amateurs de vélo ont également dénoncé la situation sur les réseaux sociaux, appelant la Ville à faire des changements pour améliorer la sécurité des cyclistes.

«Ce type de barrière date d’une autre époque et est dangereux. Ça date du temps où on considérait le cyclisme comme un loisir de jour», peste Louis-Rémi Paquet, sur un groupe dédié à ce sport.

«Tous les obstacles directs dans le milieu du chemin [sont] hyper dangereux et devraient être proscrits partout», confirme Gabriel Cantin, un autre cycliste.

Un rôle à remplir

De son côté, la Ville indique que ces bollards sont en place depuis l’aménagement du corridor des Cheminots dans les années 1990 et qu’ils sont installés pour empêcher que des automobiles empruntent la piste cyclable.

«Il était tout le temps à bicyclette, c’était un habitué. On ne comprend pas ce qui a pu se passer.»
– Carole Poirier, mère de la victime

«Un bollard flexible ne remplirait pas ce rôle», souligne le porte-parole Jean-Pascal Lavoie, précisant tout de même que la Ville considérera toute amélioration proposée par le coroner, le cas échéant.

Depuis l’accident, le poteau a été retiré dans le cadre des travaux de remplacement par des bollards rétractables pour l’hiver, pour éviter de briser la machinerie qui déneige la piste.