Mort de la fillette de Granby: «Il y a un problème d’imputabilité», soutient Régine Laurent
Agence QMI
Régine Laurent, présidente de la commission d’enquête sur la protection de la jeunesse tenue en 2021, rappelle l’importance de garder en mémoire la tragédie au-delà du rapport de la coroner Kamel et que toute personne qui gravite autour d’enfants se sente imputable.
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Géhane Kamel a rendu public, mercredi, son document sur la tragédie de la mort de fillette de Granby, décédée en 2019, signalant que plusieurs drapeaux rouges ont été ignorés.
À l’émission Le Bilan, celle qui a présidé la commission d’enquête sur sa mort et qui connaît ainsi très bien le dossier de la fillette, Régine Laurent, a réagi à ses propos.
«Il y a un problème d’imputabilité, a-t-elle plaidé. Je le dis depuis très longtemps.»
«Il ne faut pas que les enfants dont l’État prend la charge deviennent des numéros. Chaque enfant doit être vu comme un cas unique et important, a-t-elle martelé. Parce que les dégâts faits à des enfants, parfois ils ne s’en remettent jamais».
Régine Laurent se dit heureuse de voir que les choses sont en train de changer. «Il y a une prise de conscience», a-t-elle affirmé, même si ce n’est encore généralisé.
«Il faut de ces moments pour ne pas retomber dans nos vieilles pantoufles», a-t-elle dit.

«Il faut toujours qu’on garde en mémoire cette petite-là et bien d’autres, et tout faire pour chaque personne ou chaque organisme qui tourne autour d’un enfant se sente imputable», a avancé l’ancienne infirmière et syndicaliste avec émotion.
L’ex-commissaire a ressenti beaucoup d’indignation pendant l’enquête. «Chacun travaillait en silo, puis ça, c’est un des constats qui m’avait beaucoup bouleversé», a-t-elle dit.
L’information appartient aux parents et aux enfants, selon elle, et «il faut changer ça». Ce que le coroner a démontré, et un point majeur est le manque de communication.
Selon le rapport, la petite fille de Granby aurait été abandonnée par son entourage, que ce soit la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), l’école ou la police.
À la fin de son rapport, la coroner Kamel a ajouté une lettre adressée à la fillette.
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«Quand je l’ai lu cette lettre, j’ai eu la chair de poule et les larmes sont montées parce que ça me ramenait dans toute la colère que j’avais», a ajouté Régine Laurent.
Si elle a trouvé que cette lettre était «magnifique», elle croit qu’on devrait «peut-être faire quelque chose avec cette lettre-là, la garder» pour ceux qui connaissent des enfants.
«C’est une bonne manière de ne pas l’oublier, mais de dire à quel point chaque personne qui intervient [possède] un devoir extraordinaire envers chaque enfant», a-t-elle conclu.
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