Meurtre pour un triangle amoureux: l’accusé a offert 500$ à un grand ami pour cacher une arme à feu
Simon Décarie est accusé du meurtre de son ami Maxime Villeneuve en octobre 2021, à Blainville


Erika Aubin
Le travailleur de la construction accusé d’avoir tiré et poignardé son ex-partenaire d’affaires pour une affaire de triangle amoureux, à Blainville, aurait demandé après le meurtre à un autre ami de se débarrasser d’une arme à feu et d’un véhicule en échange de 500$.
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«Simon [Décarie], c’était comme un frère pour moi, j’étais prêt à tout pour lui», a avoué sans détour Kenny-Harley Smith-Cyr au palais de justice de Saint-Jérôme.
Il a témoigné aujourd’hui au procès devant jury de Simon Décarie. L’homme de 29 ans est accusé de meurtre prémédité pour avoir poignardé et ouvert le feu sur son ami Maxime Villeneuve le 6 octobre 2021, dans son appartement à Blainville.
Cette nuit-là, Kenny-Harley Smith-Cyr a reçu des appels de son grand ami et patron dans le domaine de la construction, qui lui aurait notamment lancé: «J’ai fait ce que j’avais à faire.» Par texto, Décarie lui aurait aussi dit: «Si ce n’est pas moi qui l’a eu, le coup l’a eu.»
Puis, le frère de l’accusé, Brian Décarie, lui aurait ensuite demandé de l’appeler s’il voulait faire de l’argent. On lui offrait 500$ pour «cacher une arme à feu et le véhicule» de Simon Décarie, une Mazda3 noire.
Prêt à tout
M. Smith-Cyr ne s’en cache pas: à l’époque, il faisait des allers-retours en prison, il consommait et surtout, il était prêt à faire n’importe quoi pour s’acheter de la drogue. Il s’est donc rendu sur la rue des Pommiers, à Blainville.
On lui aurait aussi demandé de regarder dans la haie de cèdres, voir s’il ne trouvait pas autre chose. À cet endroit, les policiers ont retrouvé un couteau.

Kenny-Harley Smith-Cyr n’a pas eu le temps de procéder. Il se tenait nerveusement à côté du véhicule lorsqu’il a finalement reçu l’appel d’un enquêteur de la Sûreté du Québec qui lui demandait de venir le rencontrer. «Dans ma tête, je me suis fait avoir», s’est-il souvenu devant le jury.
Il avait aussi accepté de rendre ce service à son meilleur ami parce qu’il craignait que son ADN se retrouve sur l’arme, a-t-il admis lors de son témoignage. Quelques jours avant le meurtre, il était allé dans un bois avec Simon Décarie pour tirer de la carabine sur des cibles. Des images de cette séance de tirs avaient d'ailleurs été présentées au jury la semaine dernière.
En janvier dernier, M. Smith-Cyr a remis une cartouche aux enquêteurs qu’il avait gardée en souvenir de cette journée.
Peur de s’incriminer
Lors d’un premier interrogatoire avec la SQ, il se souvient avoir d’abord «masqué la vérité». «Ils voulaient m’accuser de complicité après les faits. J’ai eu extrêmement peur de m’incriminer. De retourner en prison», explique-t-il.
Il a finalement décidé d’être «du bon côté de la loi pour une fois» et de tout raconter aux enquêteurs.

Les policiers avaient saisi une carabine dans le coffre du véhicule, retrouvé sur la rue des Pommiers.

Dans la soirée avant d’être tué, Maxime Villeneuve avait envoyé un texto à son ami Simon Décarie en lui demandant pardon puisqu’il avait commencé à fréquenter son ex-copine, Maïté Hébert.
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