Meurtre gratuit d’une employée du Maxi: l'accusé coupable... encore une fois


Michael Nguyen
Un meurtrier qui s’en était pris à une employée d’une épicerie Maxi en la poignardant à plus de 20 reprises vient à nouveau d’être déclaré coupable, au grand soulagement des parents de la victime, Clémence Beaulieu-Patry.
• À lire aussi: Jeune femme poignardée à mort au Maxi: l’accusé s’était mis une note d’«inventer une histoire solide pour la police»
«Ce matin, je me disais que Clémence était avec nous, elle peut maintenant reposer en paix», s’est exclamée Nathalie Beaulieu, ce lundi au palais de justice de Montréal, à la suite de la condamnation de Randy Tshilumba.

Et juste avant, c’était Luc Patry qui lançait un «oui, oui!», tout sourire, à un enquêteur de la police de Montréal.
C’est que pour la deuxième fois en autant de procès, le meurtrier de leur fille, Clémence Beaulieu-Patry, a été déclaré coupable de meurtre au premier degré pour son crime survenu le 10 avril 2016, dans une épicerie Maxi de l’avenue Papineau.
Selon la preuve de la Couronne, les deux se connaissaient de vue, pour avoir été à la même école secondaire.

Intérêt pas réciproque
Or, Tshilumba aurait développé de l’intérêt pour la jeune femme âgée de 20 ans, qui avait déjà un petit ami. Dans les semaines précédant le drame, il s’était d’ailleurs rendu plusieurs fois sur le lieu de travail de la victime, pour finalement la tuer le soir fatidique. Il lui avait asséné une vingtaine de coups de couteau, alors qu’elle se trouvait dans une allée, avant de prendre la fuite et de se cacher toute la nuit en faisant des recherches pour tenter de s’en sortir.

«Dans les jours suivants, il a fait des recherches en utilisant des termes comme “meurtre et épicerie”, a soutenu Me Pierre-Olivier Bolduc, de la Couronne, au début du procès. Il a fait des recherches sur TVA Nouvelles.»
La preuve révélait également que quelque temps avant le meurtre, Tshilumba s’était créé une note dans son téléphone, indiquant «d’inventer une histoire solide pour la police».
Féminicide
Sauf qu’une fois arrêté, Tshilumba, maintenant âgé de 27 ans, a plaidé la non-responsabilité criminelle, en raison de sa schizophrénie. Cela n’avait pas fonctionné au premier procès, mais la Cour d’appel avait ordonné de tout recommencer, en raison d’erreurs de procédure.
Le deuxième procès, qui s’est conclu ce lundi au terme de trois jours de délibérations, n’aura finalement rien changé.
« Pour nous, c’est absolument un féminicide », a affirmé Me Claude Berlinguette, de la Couronne.

Les parents de la victime, de leur côté, ont affirmé qu’ils n’avaient «jamais cru» la version de l’accusé, qui avait créé tout un scénario dans l’espoir de ne pas être déclaré coupable.
«Il a eu tout le temps de monter sa version, a commenté Mme Beaulieu en rappelant à quel point sa fille était aimée de tous. On est soulagé qu’il retourne en prison, sa place est là.»

Avec ce verdict, Tshilumba écopera automatiquement de la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant d’avoir purgé 25 ans. Il sera condamné dans deux semaines, au terme d’une audience durant laquelle des proches de la victime pourront s’exprimer à la cour.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.