Jeune femme poignardée à mort au Maxi: l’accusé s’était mis une note d’«inventer une histoire solide pour la police»
Randy Tshilumba a commencé à subir son procès pour le meurtre de Clémence Beaulieu-Patry, survenu dans un Maxi de l’avenue Papineau, à Montréal

Michael Nguyen
Peu avant de tuer de 20 coups de couteau une employée d’une épicerie Maxi, un Montréalais s’était mis une note lui rappelant «d’inventer une histoire solide pour la police», a révélé la Couronne à l’ouverture du procès.
«Vous aurez accès à ses pensées les plus intimes dissimulées dans les brouillons de ses courriels. Car avant de tuer Clémence Beaulieu-Patry, il a fait des recherches et pris des notes», a expliqué Me Pierre-Olivier Bolduc aux jurés, lundi, au palais de justice de Montréal.
Assis dans le box des accusés, Randy Tshilumba, 27 ans, a écouté sans réagir le procureur de la Couronne relater la preuve qu’il compte présenter, en lien avec l’homicide survenu le 10 avril 2016 dans un Maxi de l’avenue Papineau.

Ce soir-là, une employée de 21 ans s’affairait à plier du linge dans la section des vêtements du magasin.
Poignardée 20 fois
Or, vers 20h30, Tshilumba a fait irruption dans le magasin. Il portait des gants et était muni d’un couteau de chasse, a expliqué la Couronne. Et après avoir fait le tour du magasin, il a trouvé Clémence Beaulieu-Patry, qu’il a poignardée à 20 reprises.
«Des clients du Maxi parleront de ses derniers instants de vie», a dit la Couronne au jury.

Tshilumba avait de son côté pris la fuite pour se réfugier dans les toilettes d’un Tim Hortons, où il se serait caché durant des heures avant de quitter les lieux. Il se serait ensuite rendu à son cégep, où il aurait caché ses vêtements souillés et son arme dans un casier.
«Dans les jours suivants, il a fait des recherches en utilisant des termes comme “meurtre et épicerie”, a soutenu la Couronne. Il a fait des recherches sur TVA Nouvelles.»
Se doutant bien que les jurés allaient se demander pourquoi Tshilumba aurait ciblé cette employée du Maxi, Me Bolduc leur a livré sa théorie.
Connaissances du secondaire
C’est que selon l’enquête policière, les deux se connaissaient de vue à l’époque du secondaire. Mais même s’ils ne se parlaient pas, Tshilumba, décrit comme un timide, aurait développé un intérêt pour la jeune femme.
«Il avait un intérêt marqué sur elle, son Instagram et son Facebook», a dit la Couronne.
Et dans les semaines précédant le drame, l’accusé se serait pointé à l’épicerie, sans jamais rien acheter. Et sept jours avant de la poignarder, il l’aurait même abordée pour lui demander son numéro de téléphone en espérant un rendez-vous galant.
«[Clémence Beaulieu-Patry] a refusé, a indiqué le procureur. Une semaine plus tard, il est retourné et, sans avertissement, il l’a poignardée.»
Tshilumba, qui est accusé de meurtre au premier degré, a plaidé non coupable à l’accusation, même s’il a reconnu du même coup avoir causé la mort de la jeune femme.
Lors du procès prévu pour quelques semaines, le jury devra se pencher sur l’état d’esprit de Tshilumba, entre autres à savoir «ce qu’il avait en tête quand il a choisi de tuer» la victime. Il devra également trancher pour savoir si Tshilumba avait «planifié de commettre un crime».
Le procès est présidé par le juge Alexandre Bien-Aimé, tandis que Me Guy Poupart officie pour la défense.
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