Meurtre de son meilleur ami: un signe de trancher la gorge lors du verdict
Simon Décarie a été reconnu coupable par un jury du meurtre de Maxime Villeneuve en 2021 à Blainville

Erika Aubin
Le meurtrier qui a tué son meilleur ami pour une histoire de triangle amoureux a poussé l’odieux jusqu’à faire un signe menaçant de trancher la gorge en regardant les proches de sa victime lors du verdict.
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Simon Décarie risque maintenant 17 ans d’incarcération avant de pouvoir demander sa libération conditionnelle. Outre son signe d’une grande violence, le meurtrier de 29 ans a fait un doigt d’honneur en regardant les proches de son meilleur ami Maxime Villeneuve lorsqu’il a été reconnu coupable de l’avoir tué par un jury au début du mois.

Une constable spéciale du palais de justice de Saint-Jérôme qui en a été témoin a décrit la scène ce matin lors des observations sur la peine du meurtrier de Terrebonne.
Pour étayer la suggestion de lourde sentence, la poursuite a suggéré que ces éléments soient pris en compte pour «analyser son caractère.»
Décarie a automatiquement écopé de la prison à vie après le verdict, mais le juge doit maintenant déterminer le temps qu’il devra passer en prison avant de pouvoir demander sa libération conditionnelle.
Le 6 octobre 2021, Maxime Villeneuve avait demandé pardon à son ami par texto puisqu’il commençait une relation avec son ex, Maïté Hébert. Moins d’une heure plus tard, Décarie l’a abattu par balle et poignardé après s’être rendu armé à sa résidence, à Blainville.

«C’est un crime brutal. Il a comme été tué deux fois», a insisté le procureur de la Couronne, Me Steve D. Fontaine.
Il insulte son ex devant le juge
Pendant son procès, Décarie a créé une autre commotion. Lors du témoignage de Mme Hébert, il l’a insultée en disant «pute» du bout des lèvres alors qu’elle sortait de la salle. Le juge était intervenu. Le jury était déjà sorti, ce qui nous avait empêchés de rapporter l’événement.

Pour éclairer le juge Alexandre Boucher, la Couronne a aussi déposé les manquements disciplinaires de Décarie en détention. Il a notamment été pincé par des agents correctionnels alors qu’il recevait des colis par drone.
L’audience jeudi s’est déroulée devant une salle remplie par des dizaines de proches de la victime. Depuis le meurtre de son fils, Pascale Roland dit avoir «perdu le goût de vivre».
«Mon cœur de mère saigne. Je dois réapprendre à vivre sans lui. [...] Perdre mon unique fils dans des conditions si tragiques, sauvages et gratuites est intolérable», a-t-elle raconté en ne pouvant retenir ses larmes.
Cousine, tantes, frère, père et ami: plusieurs d’entre eux ont livré de touchants témoignages. Ils ont décrit Maxime Villeneuve comme un homme empathique, sensible, qui aimait la vie et en savourait chaque instant. Il était aussi père d’une fillette qu’il ne verra jamais grandir.
Sentiment d’insécurité
Maïté Hébert a également expliqué vivre «avec la peur au ventre» au quotidien depuis le meurtre: «À mon propre domicile, je ne pouvais être en sécurité. J’avais tellement peur que je me cachais chez mes amis. [...] J’ai peur qu’il s’en prenne à moi maintenant qu’il a réussi ce qu’il voulait faire: détruire le reste de ma vie.»
De son côté, la défense souhaite fixer entre 10 et 12 ans la période d’inéligibilité à une libération conditionnelle. Le juge Boucher rendra sa décision lundi.
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