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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Procès de Martin Lévesque: des délais d’expertise qui pèsent lourd

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Pierre-Paul Biron | Journal de Québec

2023-01-10T20:32:42Z
2023-01-10T20:46:13Z
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Les longs délais d’évaluation psychiatrique mettent des bâtons dans les roues des procédures du présumé meurtrier Martin Lévesque, qui n’a toujours pas pu être évalué 16 mois après le meurtre de Patricia Sirois. Son procès s’ouvrira finalement en mai prochain.

• À lire aussi: Meurtre à Saint-Raymond: l'identité de la victime dévoilée

Les psychiatres de la province ne suffisent plus à la tâche depuis la dernière année et ces débordements ont des répercussions au Palais de justice de Québec.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Nicole Gibeault diffusé chaque jour en direct 11 h 10 via QUB radio :

Lévesque, un ancien militaire de 50 ans, est accusé du meurtre au deuxième degré de Patricia Sirois, tuée par arme à feu le 10 septembre 2021 alors qu’elle était au volant de sa voiture. Le drame s’est produit dans un quartier résidentiel de Saint-Raymond où résidaient l’accusé et la victime.

Patricia Sirois, 35 ans, a été tué par balle à Saint-Raymond de Portneuf. Martin Lévesque a été arrêté et accusé de meurtre au deuxième degré. C'est la 15e victime de féminicide au Québec en 2021.
Patricia Sirois, 35 ans, a été tué par balle à Saint-Raymond de Portneuf. Martin Lévesque a été arrêté et accusé de meurtre au deuxième degré. C'est la 15e victime de féminicide au Québec en 2021. Courtoisie

Une évaluation psychiatrique a été demandée, mais les délais s’étirent.

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«Il est important que les gens sachent qu'on vit une situation très difficile au niveau de mandater des experts en psychiatrie», a insisté l’avocat de la défense Pierre Gagnon devant le juge de la Cour supérieure François Huot mardi matin.

«Ils ne sont pas légion, ils sont extrêmement sollicités», a ajouté Me Gagnon, s’engageant à fournir à la cour une expertise du Dr Gilles Chamberland d’ici la fin février au maximum. «Il a dû prendre les bouchées doubles, car il y a pénurie de personnel. [...] J’en ai fait des téléphones pour trouver d’autres experts, on se fait presque raccrocher au nez.»

Un système qui «ne fonctionne pas très bien»

Le Journal écrivait en novembre dernier que l’Institut Philippe-Pinel procède habituellement à 40 évaluations pour des déclarations de délinquants dangereux annuellement, même si son plan de financement est dressé pour une quinzaine de demandes seulement.

Or, en 2022, ce sont une soixantaine de demandes qui ont atterri sur le bureau des psychiatres de l’établissement, en plus des autres dossiers d’évaluation comme celui de Martin Lévesque.

Une situation qui indispose visiblement le juge Huot, qui a dû se retenir en salle de cour mardi.

«Il y a beaucoup de choses que je serais tenté de dire par rapport à ce que les avocats ont dit sur les experts, mais je vais m'en abstenir, car je tomberais dans le débat politique», a-t-il laissé tomber, affirmant simplement que le système «ne fonctionne pas très bien».

Le magistrat s’est ensuite adressé à des membres de la famille de la victime présents en salle pour leur assurer qu’il comprend les souffrances qui viennent avec ces délais, mais aussi pour les rassurer des démarches faites par la défense.

«Je connais Me Gagnon depuis plusieurs années et je suis convaincu de sa parole. Je sais qu’il donne l’heure exacte, je sais qu’il fait les efforts, mais il se heurte à un système qui s’ankylose.»

Début du procès le 1er mai

Malgré ces embûches, une date a tout de même pu être fixée mardi matin pour le procès de Martin Lévesque. Comme l’expertise psychiatrique doit être complétée d’ici la fin février, la date du 1er mai prochain a été déterminée pour entendre la cause, soit 21 mois après le crime.

Les jurés doivent être sélectionnés lors de cette première journée et le reste de la première semaine servira aux requêtes préliminaires. Le fond de l’affaire sera ensuite entendu sur une période prévue de quatre semaines.

Martin Lévesque, qui est détenu durant les procédures, s’expose à une peine d’emprisonnement à perpétuité.

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