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Meurtre de Kirk: l’extrême gauche une plus grande menace que la droite?

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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-09-15T19:57:00Z
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Donald Trump et les figures de la droite américaine martèlent que l’assassinat de Charlie Kirk est la preuve que l’extrême gauche représente une plus grande menace que la droite aux États-Unis. Les statistiques brossent pourtant un tout autre portrait des violences politiques au sud de la frontière.

L’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, assassiné sur le campus d'une université de l'Utah la semaine dernière, est vite devenu un martyr pour ses admirateurs. De nombreuses personnalités de droite, dont Donald Trump, vont jusqu’à qualifier son meurtre d'acte de guerre orchestré par la «gauche radicale.»

Charlie a été tué par balle dans un rassemblement politique dans l’État de l’Utah.
Charlie a été tué par balle dans un rassemblement politique dans l’État de l’Utah. Capture d’écran TVA Nouvelles

«Les radicaux de droite sont radicaux parce qu'ils ne veulent pas voir de criminalité... Les radicaux de gauche sont le problème: ils sont vicieux, horribles et politiquement avisés. Ils veulent que les hommes participent aux sports féminins, ils veulent que tout le monde soit transgenre, ils veulent des frontières ouvertes. C'est la pire chose qui soit arrivée à ce pays», a affirmé le président sur les ondes de Fox News, vendredi.

La veuve du défunt influenceur a aussi mentionné que la tragédie était susceptible de déclencher des réactions partout dans le monde.

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«Vous n’avez aucune idée de ce que vous venez de déclencher dans ce pays tout entier, dans le monde. [...] Vous n’avez aucune idée du feu que vous avez allumé [...]», a-t-elle déclaré.

• À lire aussi: La veuve de Charlie Kirk s’exprime sur la mort de son mari

D’autres figures de droite ont appelé à la vengeance.

«Charlie Kirk est une victime de guerre. Nous sommes en guerre dans ce pays. Nous le sommes», a déclaré l’ancien conseiller politique de Donald Trump, Steve Banon.

L’assassinat de Charlie Kirk — et les réactions qu’elles suscitent — survient quelques semaines seulement après qu’une femme trans a ouvert le feu dans une église de Minneapolis. La droite a vite associé cet attentat au «transterrorisme» et à la radicalisation de la gauche. 

Les statistiques démontrent toutefois que cet événement n’est pas représentatif d’une tendance plus large aux États-Unis.

L’extrême droite plus violente

Établir la corrélation entre les affiliations politiques et les événements meurtriers est complexe, puisque la majorité des tueurs n’indiquent pas clairement leurs motivations avant de passer à l'acte.

Des études se sont toutefois penchées sur la question en analysant les plaintes, les actes d’accusation et les dossiers judiciaires de centaines d’épisodes violents. Ces analyses ont démontré que le problème provient surtout de la droite.

Un décompte réalisé par l'Anti-Defamation League a notamment établi que depuis 2005, 347 des 371 (76%) meurtriers qui avaient des affiliations à des organisations extrémistes étaient issus de l’extrême droite.

Parmi eux, 262 étaient associés à des mouvances de suprématistes blancs, alors que les autres adhéraient à diverses idéologies complotistes ou antigouvernementales, rapporte le média français Libération.

Pendant cette même période, seulement neuf tueurs ont pu être liés à l’extrême gauche, alors que 15 ont été qualifiés «d’islamistes».

Par ailleurs, de 1990 à 2020, les homicides motivés par une idéologie politique de droite ont fait 520 morts aux États-Unis, révèle une étude publiée en 2021 par Céline Durant, une chercheuse l'université d'État de New York à Oswego. Pendant la même période, les meurtres motivés par un mouvement d’extrême gauche sont quant à eux à l’origine de 80 décès, soit 6 fois moins.

− Avec les informations de Libération, The Guardian et The Economist

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