Meurtre à Stoneham: douleur et incompréhension chez les proches de la victime
La famille de l’étudiant marocain tué à Stoneham nage en plein mystère

Dominique Lelièvre
Le meurtre d’un étudiant d’origine marocaine à Stoneham suscite choc et incompréhension parmi ses proches, alors qu’un grand mystère continue d’entourer les derniers moments de sa vie.
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«On était choqués. On ne s’y attendait vraiment pas. Il était jeune. [...] Maintenant, on attend juste les résultats de l’enquête, parce qu’on n’a aucune idée de qui ça pourrait être», confie Oumayma Thimoumi, jointe via téléphone au Maroc par Le Journal.

Son petit frère Achraf Thimoumi, 20 ans, avait déménagé à Montréal en 2019 afin de poursuivre des études.
Le corps sans vie du jeune homme a été retrouvé lundi vers 14 h à trois heures de route de chez lui, à l’intérieur d’un véhicule sur le chemin des Familles, dans un secteur boisé qui débouche sur quelques résidences au nord de Québec.
La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé mercredi qu’il a bel et bien été victime d’un homicide, sans en dévoiler davantage sur les circonstances.

Oumayma Thimoumi ignore ce qui aurait amené son frère à se rendre à cet endroit, mais n’a aucune raison de croire que quelqu’un lui voulait du mal. « On espère que la vérité éclatera », conclut-elle, atterrée.
Courriel mystérieux
Environ deux heures trente avant la découverte de son corps, M. Thimoumi aurait envoyé un courriel au propriétaire de l’immeuble à logements où il habitait, rue Sainte-Catherine à Montréal, afin de demander un document destiné aux impôts, le relevé 31.
«Il a dit, maintenant, je vais payer mon loyer à temps», affirme Pierre Deschamps, directeur des ressources matérielles et financières à la Maison l’Échelon, qui gère l’immeuble.
Toutefois, il n’est pas en mesure d’établir l’authenticité de ce courriel hors de tout doute. «J’ai envoyé ça à la police», précise M. Deschamps, avouant trouver «étrange» la séquence des événements.
Il n’est pas clair si un lien peut être fait avec le décès, alors que la SQ n’a pas voulu commenter nos informations.
La Maison l’Échelon offre des logements abordables à une clientèle souffrant de problèmes de santé mentale, mais aussi à la population générale et étudiante. M. Thimoumi appartenait à cette deuxième catégorie. Il ne recevait pas de services pour des troubles mentaux et il était apprécié, ajoute M. Deschamps.
Réservé
Décrit comme étant «réservé», Achraf Thimoumi étudiait en mécanique automobile à l’Institut technique Aviron de Montréal depuis janvier 2022. Après les vacances d’été, il était attendu en classe mardi, mais ne s’est jamais présenté.
«C’est un grand choc», dit la directrice pédagogique de l’établissement.
Un proche ami contacté par Le Journal, qui a préféré taire son nom, parle d’un individu «tellement gentil», qui n’aurait pas fait de mal à une mouche. Il n’a rien remarqué d’anormal lors de sa dernière rencontre avec lui, vendredi.
«Tout le monde est étonné de ce qui s’est passé et n’arrive pas à comprendre», souligne le journaliste Rachid Najahi, qui opère le site d’informations pour la communauté maghrébine Atlas Media et aide la famille à rapatrier la dépouille au Maroc.
Aucun suspect n’a été appréhendé dans cette affaire. «L’enquête suit son cours», affirme le porte-parole de la SQ Nicolas Scholtus.
– Avec la collaboration de Camille Payant, Le Journal de Montréal
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