Meurtre à Saint-Donat: il affirme au 911 que sa conjointe a fait une surdose
La victime a été retrouvée au pied des escaliers extérieurs de la résidence familiale

Camille Payant
L’homme accusé du meurtre de sa femme à Saint-Donat en 2021 avait appelé en panique le 911 le jour de son décès, indiquant qu’elle avait fait une surdose pour ensuite chuter dans les escaliers extérieurs de leur résidence.
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«Elle a vomi plein de sang. [...] Elle est vraiment maganée, d’après moi elle a déboulé les escaliers une coupe de shots», a affirmé Alexandre Boudreau Chartrand au 911 le 27 septembre 2021.
L’homme de 38 ans est accusé du meurtre au deuxième degré de sa conjointe et mère de leurs cinq enfants, Andréanne Ouellet, 32 ans.
«Je pense que ma femme a fait une overdose», a-t-il mentionné à une répartitrice.
Selon Boudreau Chartrand, la victime avait pris des médicaments et «c’est pas juste l’alcool qui fait ça».
Il est ensuite possible d’entendre la répartitrice guider l’accusé afin qu’il procède à un massage cardiaque sur la victime pendant de longues minutes, jusqu’à ce qu’un premier policier arrive sur les lieux.
«À matin, elle était guerlot, elle s'est pété la gueule dans les escaliers en bas. Après ça, je suis allé me coucher», a expliqué Boudreau Chartrand à l’agent.
L’autopsie révélera qu’Andréanne Ouellet est décédée de traumatismes multiples à la tête causés par un ou des objets contondants, a indiqué lundi la Couronne.
Retrouvée après une rencontre
Selon l’enregistrement de l’appel au 911, l’accusé a affirmé au policier avoir retrouvé la victime au pied des escaliers extérieurs à son retour d’une rencontre à laquelle le couple devait prendre part, mais où l’accusé s’est finalement présenté seul.
«D’emblée, nous lui avons demandé où était Mme Ouellet. Il a répondu qu’elle dormait, qu’elle avait consommé de l’alcool durant la fin de semaine, qu’il y avait eu des conflits. Il a appris qu’elle lui avait été infidèle», a témoigné mardi une professionnelle qui a pris part à la réunion.
La témoin, dont l’identité et le poste sont protégés par une ordonnance de non-publication, a toutefois indiqué que la victime avait déjà par le passé manqué des rencontres lors d’épisodes de consommation.
L’accusé est arrivé en avance à la rencontre prévue à 13h30, ce qui n’était pas dans son habitude, selon la professionnelle.
«M. Boudreau était émotif, on pouvait voir les larmes qui venaient plus facilement», a-t-elle également indiqué.
La professionnelle a témoigné d’une «dynamique conflictuelle au sein du couple» et d’un «problème de consommation d’alcool» de la victime dans les semaines précédant le meurtre.
Mme Ouellet avait notamment dû se retrouver dans un centre d’hébergement d’urgence pour les personnes «qui ont besoin de se reprendre en main», a témoigné la professionnelle.
Il a été admis lors du procès qu'il y avait de la violence verbale et psychologique de part et d'autre entre l'accusé et la victime. Mme Ouellet avait également été hospitalisée quelques jours en juin à la suite d'une tentative de suicide.
Le procès présidé par le juge Éric Downs, qui est prévu pour plusieurs semaines, se poursuivra mercredi.
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