Météo extrême: «1$ investi en adaptation, c'est environ 10 à 15$ économisés»
Agence QMI
Les investissements en adaptation aux changements climatiques sont très rentables sur le long terme, selon le communicateur scientifique pour Ouranos, Simon Legault, qui plaide pour davantage de sommes allouées pour faire face aux événements météorologiques extrêmes.
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En entrevue à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, M. Legault avance que les pluies diluviennes qui sont tombées sur plusieurs régions du Québec dimanche pourraient se répéter plus souvent en raison des changements climatiques.
«On le sait que les phénomènes extrêmes vont en augmentation en termes de fréquence, en termes d'intensité aussi, explique-t-il. Donc, il faut les voir et il faut se prémunir face à des phénomènes de plus en plus extrêmes. Il faut dire qu'on en entend beaucoup plus parler aussi.»
Pour ce faire, il faut agir en amont au niveau du réseau d’aqueduc pour prévenir les inondations, selon lui.
«On ne peut pas empêcher [la pluie] de tomber, dit-il, au micro d’Alexandre Dubé. Elle va tomber, elle va affecter le réseau. Après ça, il faut composer avec la pluie qui est tombée.»
«Pour aider les municipalités à ce qu'il n'y ait pas de refoulement d'égout ou de débordement, il faut qu'il y ait moins d'eau qui se rende aux canalisations, ajoute-t-il. On sait qu'on ne peut pas surdimensionner les canalisations complètement à tous les 10 ans, avec des quantités qui vont augmenter graduellement. Donc, il faut limiter ou retarder l'arrivée de l'eau aux canalisations.»
Les parcs éponges permettent d’ailleurs de retenir l’eau avant qu’elle ne parvienne aux canalisations.
Les résidents peuvent aider également en adaptant leur terrain et leur maison.
«On peut les faire aussi à petite échelle à la maison, dans la cour, on peut faire un jardin d'eau, mentionne-t-il. On peut accumuler un petit peu d'eau dans notre cour, et ça va s'évacuer éventuellement si ce n'est pas une cour complètement minéralisée.»
«Un toit vert sert un peu à la même chose, renchérit-il. Donc, on peut essayer, on peut encourager les efforts et subventionner peut-être une partie des travaux qui sont faits pour aider cet aspect-là, donc retarder l'arrivée de l'eau aux canalisations.»
Ce type d’investissement permet des économies importantes sur le long terme.
«Donc, il y a l'adaptation à laquelle on incite les gens, les organisations et les gouvernements à faire aussi parce que 1$ investi en adaptation, c'est environ 10 à 15$ économisé au bout de la ligne, affirme-t-il. Donc, il y a vraiment un gain plutôt que de dépenser beaucoup plus tard parce qu'en réparation, on s'adapte plus lentement et ça coûte plus cher.»
Écoutez l’entrevue complète ci-dessus