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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Fortes pluies: comment mieux adapter nos maisons et nos villes

Réaménager le réseau d’égout n’est pas la solution, préviennent deux experts

Des résidences dans Saint-Léonard inondées après les orages violents accompagnés de fortes pluies, dimanche le 13 juillet 2025.
Des résidences dans Saint-Léonard inondées après les orages violents accompagnés de fortes pluies, dimanche le 13 juillet 2025. CAPTURE D’ÉCRAN TVA Nouvelles
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Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2025-07-15T20:40:50Z
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Inondations, refoulement d’égout... Les sinistrés sont au bout du rouleau après les pluies torrentielles de dimanche, quand de 70 à 100 millimètres de pluie sont tombés à Montréal. Ce genre d’événement a beau être extrême, il est appelé à se reproduire avec le réchauffement climatique, préviennent des experts. Comment mieux adapter nos maisons et nos villes?

Cartographier les risques

«La première des choses, c’est de s’informer des risques auxquels on est exposé. [...] Est-ce que les citoyens sont au courant? Est-ce que les gens qui achètent une maison sont au courant qu’il s’agit de zones vulnérables?» demande Simon Legault, communicateur scientifique au consortium de recherche sur les changements climatiques Ouranos.

À ce propos, les villes ont des efforts à faire, selon lui.  Montréal a une carte des cuvettes où l’eau risque de s’accumuler en cas de forte pluie.

À la mi-juin, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a remis de telles cartes aux 82 municipalités de son territoire.

«Ce sont à elles de décider ce qu’elles vont faire avec et si elles vont les diffuser», indique Jennifer Guthrie, porte-parole de la CMM.

Rediriger l’eau

Refaire toutes les canalisations ne réglera pas le problème, selon Simon Legault.

Il encourage plutôt les villes à miser sur d’autres adaptations comme les bassins de rétention, les parcs éponges et des jardins d’eau capables de retarder l’entrée d’eau dans les égouts.

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Le parc Cousineau, situé à un jet de pierre d’une zone fréquemment inondée, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, est un parc éponge, conçu pour absorber l’eau de pluie.
Le parc Cousineau, situé à un jet de pierre d’une zone fréquemment inondée, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, est un parc éponge, conçu pour absorber l’eau de pluie. Photo Zoé Arcand

Jean-Luc Martel, professeur à l’École de technologie supérieure, abonde dans le même sens.

«On ne voudrait pas faire d’égouts plus gros. Ça coûterait trop cher et ça n’aurait aucun sens. L’eau, de toute façon, va s’accumuler avec la gravité dans des points bas, comme dans des cuvettes où il y a des entrées de garage en contre-pente», croit l’expert en gestion pluviale.

Repenser la construction

Portes de garage étanches contre les inondations
Portes de garage étanches contre les inondations Fournie par Écohabitation

Il est temps de repenser la construction de nos maisons et de penser à éviter les aménagements des sous-sols habitables, selon les deux experts.

Ils conseillent d’éviter les matières qui vont gonfler et pourrir comme le plancher flottant, les murs de gypse et la laine minérale, et d’opter plutôt pour des matériaux imperméables comme l’uréthane, la céramique et le béton.

«Il y a peut-être des endroits où on devrait envisager ne plus trop aménager les sous-sols. Mais il y a aussi une crise du logement, il faut adapter le Code du bâtiment pour savoir comment on construit, comment on rénove?» estime Simon Legault.

«C’est une vraie question de société. Ces gens-là qui habitent dans les sous-sols habitables, ce sont souvent les personnes les plus démunies. Ce sont elles qui se retrouvent dans des demeures qui ne sont plus assurables», rappelle Jean-Luc Martel.

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