Mères porteuses: Québec ne veut pas encourager «des usines à bébés»


Geneviève Lajoie
Québec restreint le recours à des mères porteuses provenant uniquement de sept provinces canadiennes pour éviter des dérives.
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«On a vu plusieurs reportages dans certains pays, ils appellent ça des usines à bébés, où des femmes sont rémunérées à répétition et où les grossesses ne se passent pas dans des situations optimales pour la santé de la femme», a plaidé mercredi le ministre Simon Jolin-Barrette.
Depuis l’an dernier, une loi encadre le recours aux mères porteuses au Québec.
Le ou les parents d’intention doivent conclure un contrat avec la femme qui accepte de porter volontairement leur enfant et ce, sans rémunération.
À compter du 6 juin, les grossesses pour autrui pourront être réalisées grâce à l’aide d’une mère porteuse qui ne réside pas au Québec. Mais seules les femmes provenant de l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse seront acceptées.
Le gouvernement Legault a pourtant analysé l’encadrement législatif de la grossesse dans plus de 140 pays, États, territoires ou provinces. Mais Québec a jugé que seulement sept provinces canadiennes remplissaient les critères permettant une gestation pour autrui sécuritaire dans l’intérêt du bébé à naître, de la mère porteuse et des parents souhaitant fonder une famille.
Rémunération permise aux États-Unis
Le ministre de la Justice soutient que les juridictions choisies devaient avoir des normes éthiques similaires au Québec. Et malgré la proximité, le gouvernement ne permettra pas non plus aux aspirants parents québécois de recourir à une mère porteuse résidant aux États-Unis.
«Dans certains états américains, la rémunération de la mère porteuse est permise, alors qu'au Québec, ça ne l'est pas, justement pour pas faire en sorte qu'il y ait marchandisation du corps de la femme», a fait valoir Simon Jolin-Barrette.
Il souligne que l’objectif, c’est que l’enfant issu d’une grossesse pour autrui bénéficie des mêmes droits qu'un petit né par procréation naturelle et que la mère porteuse conserve son «entière autonomie sur son corps tout au long de la grossesse».
Il rappelle que l’encadrement québécois permet à la femme qui accepte de porter le bébé de pouvoir éventuellement «conserver l'enfant suite à l'accouchement».
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