Menaces envers Harvard: la méthode Trump est «brutale», mais elle s’attaque à de vrais problèmes, soutient Mathieu Bock-Côté
TVA Nouvelles
Les menaces de Donald Trump à l’endroit de l’Université Harvard sont déplorables, mais les attaques à l’endroit du président américain qui démontrent une atteinte à la liberté d’expression sont teintées d’une certaine hypocrisie, estime le chroniqueur Mathieu Bock-Côté.
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«Je pense que depuis 20 ans [...] la liberté d’expression dans les universités a été piétinée. Il ne faut juste pas l’oublier», a-t-il affirmé à l’émission La Joute.
Selon ce dernier, ceux qui décrient les récentes menaces de Trump ne semblaient pas s’inquiéter de la problématique entourant la liberté d’expression à l’université lors des précédentes administrations.

«La solution n’est probablement pas la bonne, mais les dérives de l’université, c’est-à-dire la perte de la liberté d’expression depuis 20 ans au moins; des champs universitaires qui ne sont pas scientifiques, mais qui sont devenus du militantisme; la discrimination raciale aux États-Unis, qui se faisait au nom de la discrimination positive, mais qui faisait en sorte qu’on choisissait des étudiants, pas nécessairement selon leur excellence, mais sur le mode du quota ethnique qu’ils devaient combler; l’antisémitisme réel qu’on a vu après le 7 octobre sur des campus; tout ça, ce sont de vrais problèmes», soutient le chroniqueur.
«La réponse de Trump, comme toute réponse de Trump, on finit par le voir, est brutale, mais qu’on ne fasse pas semblant que les problèmes auxquels il veut répondre n’existaient pas», ajoute-t-il.
Selon lui, il est impératif de faire la part des choses afin d’améliorer réellement la liberté d’expression dans les universités américaines.
«Ne nous concentrons pas seulement sur la brutalité sans voir le diagnostic», prévient Mathieu Bock-Côté.
Sa collègue Elsie Lefebvre ne partage pas le même avis.
«C’est inacceptable. Les universités, c’est un lieu de savoir. Il y a suffisamment de personnes intelligentes qui étudient, qui font de la recherche, qui sont capables de débattre pour être capables d’arriver à un équilibre. Peut-être, effectivement, qu’il y a eu certaines dérives dans certains cas, mais ce n’est pas au gouvernement, à l’État fédéral, d’arriver comme ça et de vouloir implanter sa vision», affirme la jouteuse.
«La censure, moi, je la dénonce en toutes circonstances. Je veux juste dire que la censure, j’aimerais juste, si on veut dénoncer la censure trumpienne, qu’on dénonce celle qu’il y a depuis 20 ans dans les universités, sinon, c’est une dénonciation asymétrique», lui réplique Mathieu Bock-Côté.
«Il y a eu un problème dans les universités américaines. Je suis d’accord. Mais si le remède est pire que le problème, tu n’as rien fait», renchérit pour sa part Gaétan Barrette.
Pour voir l’échange complet, visionnez la vidéo ci-haut.