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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Menaces de Donald Trump: le Canada doit évaluer comment l’OTAN pourrait le protéger d’après l’ex-numéro deux de l’armée canadienne

Il s’inquiète des déclarations incessantes du président américain, qui dit vouloir faire du Canada le 51e État

Justin Trudeau a rencontré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le 12 février 2025.
Justin Trudeau a rencontré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le 12 février 2025. Photo fournie par OTAN
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Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2025-02-12T17:30:00Z
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L’ancien numéro deux des Forces armées canadiennes appelle le Canada à évaluer comment l’OTAN pourrait le protéger face aux menaces d’annexion de Donald Trump.

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«Au-delà des enjeux commerciaux, je suggère fortement que nous considérions comment l’article 4 de l’OTAN nous protège», a déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) le vice-amiral à la retraite Mark Norman, ancien commandant de la Marine royale canadienne et vice-chef d’état-major.

Mark Norman, vice-amiral
Mark Norman, vice-amiral Photo fournie par DÉFENSE NATIONALE

L’article 4 de l’OTAN stipule que «les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée».

Il a notamment été invoqué en février 2022, le jour où la Russie a envahi l’Ukraine, par huit pays d’Europe de l’Est. À l’issue de cette consultation, l’alliance a déployé des forces terrestres et aériennes dans la région. Il a aussi été invoqué par la Grèce et la Turquie, deux membres de l’alliance régulièrement à couteaux tirés.

Pire menace depuis 1812

M. Norman, qui a pris sa retraite en 2019 et est depuis associé à l’Institut canadien des affaires mondiales, indique observer avec «inquiétude» les menaces incessantes du président américain contre notre économie et notre souveraineté et critique la réaction du gouvernement.

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«Pour être franc, notre réaction à ce jour a été tactique, réactive et transactionnelle. Il est temps de laisser tomber les gants et d’être sérieux», écrit-il.

Dimanche, M. Trump a de nouveau déclaré que «le Canada serait mieux de devenir le 51e État».

Le président américain Donald Trump à Washington le 11 février 2025.
Le président américain Donald Trump à Washington le 11 février 2025. Photo MEGA/WENN

Pour Justin Massie, codirecteur du Réseau d’analyse stratégique de l’Université du Québec à Montréal, la menace est bien réelle et directe.

«Depuis 1812, le Canada n’a jamais été aussi menacé», dit-il, en référence à la déclaration de guerre américaine contre la Grande-Bretagne et ses deux colonies du Bas-Canada et du Haut-Canada.

S’il est vrai que la faiblesse militaire du Canada face aux États-Unis pourrait être compensée par le soutien des alliés, le chercheur est d’avis que l’OTAN n’est pas le bon forum pour contre-attaquer, car il n’y a pas de menace militaire à ce stade.

«La menace est économique. Donald Trump veut rendre non viable l’économie du Canada sans utiliser les forces armées, et c’est tout à fait possible», souligne-t-il.

Le lourd silence des alliés

Pour M. Massie, il est néanmoins essentiel que la diplomatie canadienne obtienne des alliés qu’ils s’opposent publiquement aux velléités d’annexion américaines.

Jusqu’à présent, aucun chef d’État allié ne s’est porté à notre défense, alors qu’ils se sont rangés en nombre aux côtés du Danemark face aux visées de Donald Trump sur le Groenland.

«Les frontières ne doivent pas être déplacées par la force», a notamment déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le premier ministre, Justin Trudeau, s’est entretenu ce matin avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, à Bruxelles, en compagnie du ministre de la Défense nationale, Bill Blair.

Au sortir de cette rencontre, il a réitéré qu’«il n’y aura[it] jamais de 51e État au Canada, [que] ça ne se passera[it] pas».

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