Canicules: même le nord crève de chaleur

La journée d’hier a été celle de tous les records météo sur la planète, de Rome à Miami, en raison des dômes de chaleur potentiellement mortels.

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Près de 42 °C à Rome en Italie, 19e jour à plus de 43 °C à Phoenix ( avec un record de 46,6°C), « pire vague de chaleur jamais vue » à Miami : voici quelques-uns des nouveaux records établis hier par les vagues de chaleur suffocante qui frappent plusieurs continents depuis quelques jours.

« Ça donne froid dans le dos, parce que c’est clairement le climat de demain, s’alarme Philippe Lucas-Picher, professeur au Département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l’UQAM. Ce qu’on vit aujourd’hui va être une année normale dans 20 ou 30 ans. »

À Rome, les hôpitaux ont dû mettre en branle des protocoles rappelant l’époque de la COVID-19 pour faire face à une forte hausse d’admissions de patients incommodés par la chaleur, incluant des touristes.

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En Italie, 23 villes sont en « alerte rouge », signifiant que la santé de toute la population est mise en danger par les températures. Il y est recommandé d’éviter de sortir à l’extérieur et de boire moins d’alcool et de café.

Ça frappe partout

Ces dômes de chaleur frappent simultanément plusieurs continents, dont l’Asie, et n’épargnent pas les États-Unis.

À Miami, il a fait plus de 37 °C hier pour un 37^e jour de suite, ce qui en fait la pire vague de chaleur jamais vue dans la ville du sud de la Floride. 

« Rien dans le passé ne s’approche de ça », a déclaré au média Axios le chercheur de l’Université de Miami Brian McNoldy.

Dans la capitale chinoise de Pékin, la température de 35,1 °C d’hier a permis d’établir un record de 27 jours consécutifs où il a fait plus que 35 °C.

Au Japon, certaines préfectures ont enregistré des mercures autour de 40 °C.

Risque de décès

La chaleur s’est aussi aggravée en Espagne hier, où la ville de Figueres a enregistré une température de 45,3 °C.

« Comme je suis originaire de Séville, je suis habituée à la chaleur, mais là, on étouffe, on ne peut pas être dans la rue, c’est horrible, horrible, horrible », a témoigné hier matin Lidia Rodríguez, 29 ans, en vacances à Madrid.

De telles températures peuvent en effet être mortelles, a signalé hier l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui s’inquiète particulièrement du maintien des températures élevées durant la nuit, ce qui empêche le corps humain de récupérer d’une journée chaude.

« Cela augmente les cas de morts et de crises cardiaques », a déclaré l’OMM.

Que ces vagues de chaleur causent beaucoup de décès, « c’est très possible », fait savoir André Monette, météorologue pour MétéoMédia, qui qualifie les températures dans les régions touchées de « très dangereuses ». Les victimes, « c’est souvent des gens qui ont un état de santé plus fragile », précise-t-il.

Une étude parue il y a quelques jours a d’ailleurs dévoilé que les vagues de chaleur de l’été 2022 en Europe ont tué 60 000 personnes.

En Grèce, qui n’a pas été épargnée par la chaleur extrême avec un 40,3 °C, les pompiers ont connu hier une deuxième journée difficile à lutter contre des feux de forêt près de la capitale Athènes. 

Malheureusement pour les Grecs, la nature ne leur offrira aucun répit, car une nouvelle canicule est attendue à partir de demain, avec des pointes de 44 °C.

– Avec l’AFP