Mélanie Joly réplique à Legault et Plante
Yves Poirier | TVA Nouvelles
François Legault et Valérie Plante continuent d’exercer de la pression sur Ottawa pour un meilleur contrôle des armes à feu à la frontière, des données révèlent que les douaniers canadiens en ont saisi plus de 500 jusqu’à présent, soit presque autant que l’an dernier, et la période 2021-2022 n’est pas terminée.
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La veille, le premier ministre du Québec et la mairesse de Montréal ont de nouveau pressé les Libéraux à faire leur part pour lutter contre le trafic d’armes à feu, pendant que la métropole est toujours aux prises avec une problématique de fusillades. Mardi matin, la ministre fédérale Mélanie Joly et le lieutenant du Québec Pablo Rodriguez ont été interrogés à savoir si le gouvernement Trudeau est prêt à en faire plus. En réponse, Mme Joly a rétorqué que c’est un effort conjoint qui devra être déployé.
«C’est une responsabilité partagée. C’est évident qu’il doit y avoir davantage de ressources aux forces policières. Ça doit être une priorité pour la Ville de Montréal aussi, a déclaré la députée d'Ahuntsic-Cartierville, tout en responsabilisant Montréal dans sa gestion du crime organisé.
«On sait que la question des gangs de rue ne relève pas nécessairement du gouvernement fédéral.»
Rodriguez a pour sa part rappelé que le gouvernement fédéral a appuyé la motion unanime votée à l’Assemblée nationale.
«Après analyse, on a dit "oui, on va de l’avant". On acquiesce avec la demande de l’Assemblée nationale. En plus, on a mis au minimum un milliard de dollars de côté pour financer ce que la province souhaite faire.»
Plus de 500 armes saisies
L’Agence des services frontaliers révélait il y a quelques jours avoir procédé à l’arrestation d’une Floridienne, Vivian Richards, 48 ans, au pont Blue Water à Point Edward, en Ontario qui transportait dans le coffre de sa voiture 56 armes à feu prohibées non déclarées, 13 chargeurs à surcapacité, 43 chargeurs de pistolet à 10 cartouches et 100 munitions dans des boîtes qui se trouvaient dans le coffre de la voiture.
Annuellement, les douaniers traitent 100 millions de voyageurs aux 1200 points d’entrée.
Les données uniquement pour le premier trimestre (avril-juin 2021) indiquent que les douaniers ont saisi au pays 509 armes à feu alors qu’ils en avaient saisi 548 pour l’année complète 2020-2021. En 2019-2020, ce chiffre s’élevait à 753.

Joint par TVA Nouvelles mardi, le président national du syndicat des douanes et de l’immigration, Mark Weber, a souligné que la lutte aux armes est une priorité pour ses membres qui souhaiteraient d’ailleurs un élargissement de leur pouvoir pour prendre en chasse les passeurs d’armes.
«On pourrait fait mieux si on pouvait patrouiller entre les postes frontaliers. Absolument», a-t-il déclaré à TVA Nouvelles, mardi.
Contrairement à la GRC, les douaniers ne peuvent pas quitter leur poste frontalier en véhicule pour faire ce type d’interceptions, explique M.Weber.
Les armes en détail
En réaction au reportage de TVA Nouvelles faisant état de plus de 500 armes à feu saisies par des douaniers durant le premier trimestre de l’année au pays, l’Agence des services frontaliers a fourni de plus amples détails sur le type d’armes.

Ce sont principalement des armes de poing, des revolvers, des fusils, des pistolets semi-automatiques et des fusils de chasse qui sont annuellement récupérés par centaine à la frontière.
L’Agence indique par courriel que 92,9 millions de dollars ont été affectés pour l’Initiative de lutte contre la violence liée aux armes à feu et aux gangs pour les exercices 2018-2019 à 2024-2025.
L’ASFC se sert d’appareils à rayons X portatifs, de systèmes d’imagerie à grande échelle et a reçu 14 véhicules d’examen mobiles pour examiner plus efficacement les moyens de transport et les expéditions.
«Cinq équipes supplémentaires de chiens détecteurs, spécialisées dans la détection de drogues et d’armes à feu, ont été formées et sont maintenant actives dans des points d’entrée stratégiques.
«L’Agence a conçu une formation spécialisée pour renforcer la formation des agents sur la fouille des véhicules», explique Louis-Carl Brissette Lesage, porte-parole de l’Agence.