Mégachantier du tunnel: sommes-nous prêts pour les 3 prochaines années?
TVA Nouvelles
Dès lundi, trois voies sur six dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine seront fermées pour les prochaines années. Sommes-nous prêts pour le mégachantier du tunnel? Un expert vous explique.
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«Nous avons réalisé tout ce que nous pouvions faire dans les quelques mois qui nous permettaient de réaliser les mesures mises en place. Il y a des choses que nous aurions pu faire si on avait eu plus de temps, par exemple, avec une année ou deux. Nous aurions pu aussi retarder le chantier», croit Pierre Barrieau, spécialiste en planification des transports de l’Université de Montréal.
Puisque le mégachantier engendrera d’importants changements dans le quotidien des gens, des citoyens prennent des initiatives pour s’organiser. Cette responsabilité revient-elle à la population?
«Je dois admettre que je suis surpris que le gouvernement du Québec n’ait pas pris de position de leadership quant au covoiturage. Le Québec est un des leaders mondiaux dans le développement des applications de covoiturage et de tous les algorithmes de mobilité. Donc, on a vraiment tous les acteurs localement qui fournissent déjà pour les villes de Séoul, de Los Angeles, de Paris, de Tokyo, et pourtant, nous n’avons pas décidé ici de se prévaloir de cette force», constate-t-il.
Est-ce que lundi sera le miroir des trois prochaines années?
«Il ne faut pas prendre la journée de lundi comme barème pour baser la situation des trois prochaines années. Les gens seront plus nerveux. Lundi devra se passer relativement bien. C’est à partir de la semaine prochaine qu’on pourra voir les réelles habitudes des trois prochaines années s’implanter. Mais, le vrai test sera lors de la première tempête de neige», analyse l’expert.
Et le manque de temps limite les mesures que pourrait mettre en place le gouvernement pour s’ajuster aux impacts du mégachantier.
«Il n’y a pas énormément de réajustements que nous pouvons faire. Nous n’avons pas le temps de mettre en place une ligne temporaire périphérique qui traverse le fleuve, par exemple. Québec est en pénurie de traversiers. On ne peut pas accélérer le chantier du REM, qui devait ouvrir à temps, mais qu’il ne le sera pas. On espère avoir plus de voyages de train de banlieue et de parcours de bus, mais nous sommes assez limités en raison d'une négligence de plus de 40 ans dans nos infrastructures routières», conclut-il.
