Maud St-Germain, la chorégraphe de «Star Académie», décroche un rôle dans «Indéfendable»
Nathalie Slight
Chorégraphie, danseuse et comédienne, Maud Saint-Germain vit au rythme de Star Académie depuis janvier, puisqu’elle est la chorégraphe officielle des Variétés du dimanche soir. Quand elle voit les Académiciens être si fougueux et passionnés chaque semaine, ça lui rappelle ses propres débuts dans le domaine artistique.
• À lire aussi: «Star Académie»: Marc-Antoine Delage dénonce les commentaires homphobes
• À lire aussi: Cet humoriste se joint à Véronic DiCaire pour la comédie musicale «Chicago»
• À lire aussi: Celui qui incarne le jeune Pascal St-Cyr est le fils d'une comédienne connue
Maud, à quel âge as-tu commencé à danser?
Ma mère vous dirait que j'ai commencé à danser avant même d’apprendre à marcher! Dès que j’ai réussi à me tenir debout, je sautillais sur place. J'avais déjà le rythme en moi! (rires) À l’âge de six ans, j'ai demandé à mes parents de m’inscrire à des cours de ballet classique. Je n’ai jamais cessé de danser par la suite.
Et quand as-tu décidé d’en faire une carrière?
Chez nous, les études étaient hyper importantes. J'ai donc fait mon bac en journalisme à l'Université d'Ottawa. Même si les arts m’attiraient énormément, j’étais consciente qu’il y avait beaucoup d’appelés, mais peu d’élus dans ce domaine. J’ai donc poursuivi avec une maîtrise en communication à L’UQAM, mais j’avais un plan derrière la tête.
Et quel était ce plan?
Parallèlement à mes études à Montréal, j’ai suivi tous les cours de danse qui n’étaient pas disponibles à Ottawa, du flamenco au contemporain, en passant par la salsa. Le jour, j’étais sur les bancs d’école, et le soir, je dansais! Une fois ma maîtrise en poche, j’ai décidé de tenter ma chance dans le milieu de la danse.
De quelle façon?
Je surveillais les castings de danse, dans les petites annonces du journal Voir. Je me suis présentée à une première audition où nous étions 200 danseuses pour un seul poste! Je n’ai pas décroché le contrat, mais j’ai tout de même été l’une des dernières à être retranchée. Ça m’a permis de me faire repérer par la chorégraphe. Deux semaines plus tard, elle proposait mon nom pour le tournage d’un clip. À partir de là, tout s’est enchaîné. J’étais à la bonne place, au bon moment pour rencontrer les bonnes personnes.
Quel est ton plus beau souvenir en tant que danseuse?
La comédie musicale Chicago, en 2003. Encore aujourd’hui, c’est la plus belle et la plus formatrice expérience de toute ma vie. Le metteur en scène de cette comédie musicale présentée sur Broadway est venu six semaines à Montréal avec son équipe, pour superviser la mise en scène de l’adaptation québécoise. C’était la première fois que je dansais, chantais et jouais sur scène. Après avoir présenté le spectacle à Montréal, nous sommes allés à Paris. C’était magique!

Et comment as-tu commencé à travailler comme chorégraphe?
À l’époque où j’étais en couple avec Stéphane Rousseau, le père de mon fils, Axel, les sœurs Luce et Lucie Rozon ont pensé à moi pour réaliser les chorégraphies de spectacles, dont les Galas Juste pour rire. Ce fut une superbe école pour moi, parce que je faisais danser non seulement des humoristes, chanteurs et danseurs, mais également des athlètes, des politiciens ou d’autres personnalités invitées.
Présentement, tu es la chorégraphe des Variétés de Star Académie. Qu’est-ce que tu apprécies le plus de cette aventure?
J’aime beaucoup tout ce qui touche à la pédagogie. Alors, je suis servie à Star Académie! Je me vois un peu comme la courroie de transmission entre le metteur en scène Joël Legendre et les Académiciens. Chaque semaine, je dois bien expliquer ce qu’on attend des Académiciens, parce que ça va assez vite lors des répétitions. C’est fou à quel point les jeunes ont évolué depuis le premier Variété. Je pense particulièrement à Loïc et à Joël, qui ne sont pas des danseurs naturels. J’ai réussi à leur faire faire un numéro de samba, et ils ont eu beaucoup de plaisir!
On te sent vraiment attachée aux Académiciens!
Aujourd’hui, lors de la répétition, je suis allée voir les Académiciens en coulisses pour leur dire que j’étais extrêmement fière d’eux. Ce qu’on leur demande chaque semaine est énorme, et ils livrent la marchandise avec brio. Je me sens privilégiée d’être aux premières loges pour voir ces jeunes réaliser leur rêve!
Les Académiciens ont à peu près le même âge que ton fils!
C’est vrai! Axel est âgé de 16 ans, le même âge que la plus jeune des Académiciennes, Mia. Depuis début janvier, je vois moins mon fils, puisque je consacre tout mon temps à Star Académie. Je m’ennuie de lui. Et les Académiciens, eux, s’ennuient de leurs parents. Ces sentiments nous rapprochent. Au-delà d’être leur chorégraphe, j'ai développé avec eux des liens d’amitié.
Axel est-il intéressé par la danse?
Axel m’a vue à maintes reprises danser, puisque j’ai un grand miroir à la maison devant lequel je crée mes chorégraphies. Il m’a aussi souvent accompagnée en tournée ou sur des plateaux de tournage. Il apprécie la danse, il est conscient de l’effort qu’il y a derrière un numéro, mais il ne m’a jamais demandé de suivre des cours, et je n’ai jamais insisté non plus.
Possède-t-il un côté artistique?
Oui, et ça s’exprime dans la musique. Petit, il a commencé des cours de piano, mais il a abandonné durant la pandémie, car le professeur ne pouvait plus venir à la maison. Il a renoué avec la musique au collège, en tant que bassiste. Il lit très bien la musique et il est capable de composer. J’ignore où ça le mènera, mais chose certaine, il adore jouer de la basse. Il a donc hérité des gènes artistiques de ses parents, mais il l’exprime à sa façon.
Parlant de gènes artistiques, tu es également comédienne! Récemment, tu as décroché un rôle dans Indéfendable: celui d’Angèle Desgagnés, la sœur d’une femme dont le fils est mort d’une surdose.
Oui, mon intrigue sera diffusée avant la fin de la troisième saison. J’ai adoré mon expérience sur ce plateau. C'est hyper inspirant de donner la réplique à des acteurs chevronnés. J’ai joué une scène où je devais pleurer. Dans la vie, j’ai de la difficulté à pleurer devant les gens, alors cette scène m’angoissait un peu. Finalement, les larmes sont venues naturellement. Il faut croire que j’ai plus de facilité à exprimer mes émotions à travers un personnage qu’à travers moi-même! (rires)
Qu’est-ce qui t’attend après Star Académie?
À mon grand bonheur, je serai chorégraphe associée sur la comédie musicale Chicago! Nous débutons les répétitions intensives le 12 mai, pour être prêts pour les représentations en juin. Comme les chorégraphies existent déjà, je m’assure que notre adaptation respecte l’essence de l’œuvre originale. Je vais travailler aux côtés du chorégraphe américain Gary Chryst, le même qui m’avait formée il y a 20 ans! Je me pince à l’idée de collaborer à nouveau avec cette légende de la danse.