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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Repêchage NFL: Matthew Bergeron chez les Falcons

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2023-04-28T23:42:12Z
2023-04-29T02:26:32Z
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VICTORIAVILLE | L’appel tant attendu est survenu pour Matthew Bergeron, suivi d’une assourdissante éruption de joie dans la salle où étaient rassemblés ses proches à Victoriaville. Le joueur de ligne offensive québécois est devenu un membre des Falcons d’Atlanta avec le 38e choix, en deuxième ronde du repêchage de la NFL.

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C’est le rêve de toute une vie qui s’est réalisé quand Bergeron est devenu seulement le dixième joueur québécois dans l’histoire à être sélectionné au repêchage. Encore mieux, il est le joueur québécois qui a été repêché le plus tôt, après l’ancien porteur de ballon Tshimanga Biakabutuka, au huitième rang au total, en 1996. 

«Tu m’aurais dit l’an passé que je deviendrais le 38e choix et je t’aurais ri dans la face. J’ai accompli quelque chose de bien, je suis fier de moi et mon but est d’inspirer les jeunes au Québec à réaliser leurs rêves», a réagi le bloqueur de 23 ans, après avoir discuté avec sa nouvelle équipe. 

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L’attente est terminée 

Pour celui qui avait patienté en vain pendant les quatre heures de la première ronde la veille, cette fois, l’attente aura duré à peine 45 minutes.  

Sur l’écran géant dans la salle où famille et amis étaient réunis, un échange a été annoncé. Les Falcons s’avançaient du 44e au 38e rang en compensant les Colts. 

Au même moment, le téléphone de Bergeron a vibré et la salle a soudainement observé un silence religieux en attente de la nouvelle. 

Le moment de tension insoutenable n’a fait que précéder l’ouragan de bonheur qui a ensuite soufflé la salle. 

Les Falcons tenaient tellement au Québécois qu’ils ont cru bon de s’avancer de six rangs. La cerise sur le gâteau! 

«Il y avait de l’intérêt et on a eu de belles rencontres pendant tout mon parcours. Ils ont pris le temps de me rencontrer. Ils sont venus à mon Pro Day, on a eu un souper.  

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«C’est sûr que je savais qu’Atlanta était une possibilité et mon agent me disait toujours « il y a Atlanta, il y a Atlanta ». Ils ont fait la transaction et je suis vraiment content», a-t-il expliqué. 

Photo Stéphane Cadorette
Photo Stéphane Cadorette

Moment inoubliable

Celui qui pourraiot évoluer comme bloqueur ou garde a discuté avec le propriétaire Arthur Blank, le directeur général Terry Fontenot et l’entraîneur-chef Arthur Smith, qui l’ont accueilli dans leur équipe. 

«Je n’arrêtais pas de dire merci, je n’écoutais pas trop», a rigolé celui qui en bavait de rejoindre les siens. 

«J’avais hâte de célébrer et c’est une chose dont tu rêves de voir ton nom à l’écran.» 

Une maman émue

Dès que le colosse a répondu au téléphone, sa mère Annie Bergeron a saisi toute l’ampleur du moment et n’a pu retenir ses larmes. Après que les amis se soient rués sur son fils en hurlant des «Matthew, Matthew, Matthew», la maman a pris le temps d’immortaliser ces instants en serrant longuement fiston dans ses bras. 

«C’est beaucoup d’émotions. On savait que ce serait aujourd’hui, mais on ne savait pas ce serait quand. C’est fait et maintenant on sait que c’est loin en voiture!», a souri celle qui a maintes fois suivi fiston pour ses matchs universitaires aux États-Unis.  

«Peut-être que la Corolla va prendre le bord pour quelque chose de plus confortable pour la famille», a pris soin d’ajouter Matthew, qui devrait parapher prochainement un contrat de quatre ans, le standard pour les choix de deuxième tour. 

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Vers de nouvelles aventures

Le clan Bergeron est tissé serré et continuera visiblement de l’être. 

«On est rendus! On est prêt pour la prochaine aventure», a lancé Annie Bergeron en direction de ses trois autres enfants, MarcArthur, Malcolm et Kimberley. 

MarcArthur, Malcolm, Kimberley et Annie Bergeron.
MarcArthur, Malcolm, Kimberley et Annie Bergeron. Photo Stéphane Cadorette

«Il a vraiment persévéré à travers toutes les étapes même si c’était difficile. Je suis fière de lui. Quand je me suis retournée et qu’il était au téléphone je n’en revenais pas. J’étais sur le bord de brailler», a ajouté la petite sœur du nouveau Falcon. 

Photo Stéphane Cadorette
Photo Stéphane Cadorette

Équipe physique

C’est donc un dénouement formidable pour l’ancien porte-couleurs des Vicas de Victoriaville et des Filons du Cégep de Thetford Mines, qui tombe au sein d’une équipe qui adore courir avec le ballon, sa grande force.  

«Je suis vraiment content. Je vais apporter un côté physique. Ils ont repêché un porteur assez tôt (Bijan Robinson au huitième rang), donc leur but est de courir la balle. Je pense que je suis un bon fit», a dit le joueur de 23 ans. 

D’ailleurs, on pourrait croire que Bergeron se réjouit d’aller bloquer pour un talent rare comme Robinson, mais l’entraîneur-chef du Québécois à Syracuse, Dino Babers, a analysé les événements d’un autre oeil. 

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«Est-ce que Bijan réalise qui va bloquer pour lui? C’est plutôt ça qu’il faut se demander», a-t-il réfléchi. 

Bergeron rejoindra les Falcons à Atlanta pour le camp des recrues, autour du 15 mai. 

«J’ai hâte de faire ce que je fais de mieux, jouer au football. Je me sens comme un politicien avec toutes ces entrevues!», a conclu le héros du jour. 

Une immense fierté pour les proches

VICTORIAVILLE  |  Aucun doute possible, Victoriaville et les proches de Matthew Bergeron craquent pour le nouveau chouchou des lieux. Les Falcons sont officiellement l’équipe de la place.

« Vraiment, on est excessivement fiers ! C’est un conte de fées, un petit gars de Victo qui est devenu capitaine de son équipe [à l’Université de Syracuse] aux États-Unis et qui est repêché dans la prestigieuse NFL », s’est exclamé le maire de Victoriaville, Antoine Tardif.

Évidemment, le parcours unique de Bergeron, qui a fait ses classes dans sa région avec les Vicas de Victoriaville, risque d’amener bien des jeunes de différents patelins à croire en leurs rêves.

« C’est vraiment un modèle pour les jeunes sportifs. Imaginez le programme des Vicas, l’année prochaine, ça va se garrocher ! Je n’ose même pas imaginer s’ils lancent un camp estival comment les gens vont accourir », a continué de s’extasier monsieur le maire.

Coéquipier et ami ému

Dans une salle bondée de proches comblés, le bonheur rejaillissait sur tous les visages, particulièrement celui de Geoffrey Cantin-Arku. 

Le secondeur a été le coéquipier de Bergeron pendant trois saisons à Syracuse avant de vivre un transfert vers Memphis, la saison dernière. 

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C’est d’ailleurs depuis la ville d’Elvis Presley qu’il a roulé jusqu’à Victoriaville pour vivre le moment.

« C’est incroyable ! Je l’ai vu progresser pendant quatre ans d’une façon que peu de joueurs peuvent faire. Il est prêt physiquement et mentalement pour le prochain niveau », a confié celui qui a le potentiel de l’imiter au repêchage de l’an prochain.

« Je suis sans mots, Matthew, ça fait longtemps qu’il travaille pour ça. Il est une source d’inspiration même pour moi. Sortir au 38e choix, c’est big time. »

Un grand potentiel

Présent à Victoriaville pour soutenir son protégé, l’entraîneur-chef de l’Orange de Syracuse Dino Babers n’avait jamais vu l’un de ses joueurs sortir aussi tôt au repêchage sauf lorsqu’il dirigeait Jimmy Garoppolo à Eastern Illinois. 

Le quart-arrière avait été repêché au 62e rang.

Il voit en Bergeron un potentiel infini.

« Ce n’est pas quelque chose de normal. Je n’ai jamais vécu ça en 34 ans de coaching. C’est un grand moment et je suis fier pour la famille ».

« Les Falcons ont vu en lui la maturité, la constance et quelqu’un qui va toujours travailler fort pour eux. Il va obtenir un poste de partant et connaître une longue carrière de trois contrats. Il sera un vrai pro », a-t-il prédit.

« Il fait partie de ces gars que tu veux avoir dès que tu les rencontres. Il va faire tout ce qui lui sera demandé et ça devient rare de trouver ça chez un athlète. Sa capacité à s’ajuster avec nous et de jouer à un si haut niveau, alors que le hockey était son premier amour avant le football, démontre à quel point il peut encore grandir », a-t-il lancé.

Des aller-retour payants

Aide-entraîneur de la ligne offensive des Carabins (auparavant avec le Vert et Or), Rémi Giguère a besogné aux côtés de Bergeron quand ce dernier prenait sa voiture pour aller faire des heures supplémentaires afin de peaufiner sa technique sur le terrain, à Sherbrooke. 

Les deux ont rêvé de ce scénario longtemps.

« Je suis privilégié de vivre ce moment avec lui. C’est un honneur, une marque de respect qu’il m’invite ici », a-t-il raconté avec émotion.

« Matt n’était pas obligé de descendre à Sherbrooke deux fois par semaine et de payer son gaz. Mais il l’a fait et ça fait la différence. Il va toujours en faire plus que nécessaire. C’est incroyable de voir où il est rendu. »

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