Repêchage NFL: Matthew Bergeron ne trouve pas preneur en première ronde

Stéphane Cadorette
VICTORIAVILLE | Malgré les alertes de certains analystes et de ses agents qui laissaient entrevoir l’espoir qu’il soit sélectionné en première ronde du repêchage de la NFL jeudi soir, Matthew Bergeron devra patienter jusqu’à vendredi soir, lorsque seront présentées les deuxième et troisième rondes.
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En fin de journée, le Victoriavillois avait laissé entendre que ses agents, après discussions avec plusieurs directeurs généraux de la ligue, lui ont demandé de rester près de son téléphone entre les sélections 20 à 45.
Si tout a débuté en douceur, une certaine tension s’est vite fait sentir dès le milieu de la première ronde, dans la salle du club de golf de Victoriaville, où étaient rassemblés famille et amis. Bergeron n’a pu que scruter son téléphone en vain, mais ce n’est que partie remise.
La longue soirée de près de quatre heures n’a pas semblé trop démoraliser le héros de la place, qui n’a pas commenté après coup, prenant toutefois soin de remercier tout le monde présent. Après tout, devoir patienter jusqu’au deuxième jour du repêchage n’a rien de gênant. Dans l’histoire de la NFL, le seul Québécois repêché au premier tour a été Tshimanga Biakabutuka, en 1996.
Au total, cinq joueurs de ligne offensive ont été repêchés, ce qui laisse croire que Bergeron ne poireautera pas longuement vendredi soir.
Beau rassemblement
L’effervescence a été à son plus fort au moment où les Jaguars se prononçaient, avec le 27e choix, mais ils ont opté pour un autre bloqueur, Anton Harrison, de l’Université de l’Oklahoma.
Signe que le Québécois est apprécié de tous ceux qui le côtoient, plusieurs s'étaient déplacés. Même son entraîneur-chef à l’Université de Syracuse Dino Babers a sauté dans un avion vers Montréal avant de prendre la route jusqu’à Victoriaville. Il a réellement pu saisir d’où venait son poulain.
«C’est un avantage pour lui d’avoir fait ce parcours. Après l’atterrissage, c’était quelque chose de rouler à travers ces paysages ruraux. Je suis ne pas certain que tout le monde comprend à quel point c’est gros ce qu’il accomplit», a-t-il fait remarquer, se disant convaincu que Bergeron ne patientera pas longtemps vendredi avant d’être sélectionné.
«J’ai tout de suite vu sa maturité et toutes les équipes sont excitées de pouvoir ajouter un jeune homme très mature. Il y a le Matthew aimable, le Matthew attachant, mais aussi le Matthew que tu ne veux pas faire fâcher. Tu as besoin de ces trois sortes de personnalités dans ton équipe», a-t-il louangé.

Longue route
Un autre qui n’a pas hésité à parcourir la longue route est son ancien coéquipier à Syracuse et désormais à Memphis, le secondeur Geoffrey Cantin-Arku. Le jeune homme de Lévis, qui sera lui-même admissible au repêchage l’an prochain, a roulé de Memphis à Syracuse, où sa voiture a rendu l’âme. Il a dû se débrouiller pour finir le trajet, mais n’aurait manqué le moment pour rien au monde.
«C’est comme mon frère qui va se faire repêcher. Je suis plus vieux que Matthew, mais cette semaine, c’est lui mon grand frère», a témoigné le produit des Élans du Cégep Garneau.
«C’est un gars très humain, il est proche des gens et il est un bon meneur. Peu importe l’équipe qui va le repêcher, ce sera un plus.»
De son côté, Bergeron avait rencontré les journalistes avant la soirée et mentionnait que peu importe quand il serait sélectionné, il se sentait déjà choyé.
«C’est un événement qui arrive au Québec, quoi, une fois aux cinq ans? Je suis content de pouvoir montrer aux jeunes que c’est possible et que si tu fais tout ce que tu as à faire sur le terrain et à l’école, tu peux croire en tes rêves. J’espère devenir une inspiration pour les jeunes.
«Des gars comme Laurent Duvernay-Tardif et Benjamin St-Juste sont arrivés dans la NFL et sont devenus de très bons joueurs. J’espère pouvoir leur arriver à la cheville.»
La deuxième ronde se met en branle vendredi soir à 19h.