Marylène Pion fait revivre l’époque des chantiers et des camps de bûcherons du début des années 1900 dans le deuxième tome de la série «Les héritiers de la Calder Wood»
«Tome 2: le testament»


Marie-France Bornais
Après avoir suivi Florence Provencher dans son travail de dame de compagnie dans le manoir de la riche famille Calder, la romancière Marylène Pion invite ses lecteurs à suivre les aventures de Florence au cœur de chantiers et de camps de bûcherons du début du 20e siècle dans le deuxième tome des Héritiers de la Calder Wood, Le testament. C’est une immersion dans l’univers des grandes compagnies forestières qui ont marqué l’histoire du Québec et du Canada, dans le folklore qui y a pris naissance et dans le quotidien rude des gens qui y travaillaient.

Cette saga débute à Montréal, en 1900, dans le premier tome La dame de compagnie, lorsque Florence Provencher quitte son petit village pour entrer au service de la riche Fiona Calder. Elle fait son apprentissage dans un luxueux manoir et découvre le quotidien d’une famille d’industriels.
Dans le deuxième tome, Le testament, Florence découvre que Fiona Calder lui a laissé une part d’héritage. Elle doit à la fois traverser le deuil de Fiona Calder, à qui elle s’était attachée, et s’impliquer dans les affaires de la Calder Wood.
Ce défi inattendu crée de l’opposition au sein de la famille Calder. Gregory n’arrive pas à comprendre la décision de sa grand-mère. Il décide d’inviter Florence sur les chantiers pour lui montrer à quoi ressemble l’exploitation forestière. Loin d’être rebutée, la jeune femme trouve l’expérience très formatrice.
Publication au Québec et en France
Marylène Pion s’est plongée à fond dans l’histoire des compagnies forestières pour écrire le deuxième tome de cette série qui connaît du succès au Québec et en France, puisqu’elle y est publiée simultanément aux Éditions Jeanne et Juliette.
«J’ai beaucoup de retours des lectrices et les Français sont attirés par tout ce qui est canadien et québécois», commente la romancière en entrevue. «La littérature différente et les contextes différents, les trucs qu’ils ne savent pas, c’est un attrait. L’industrie forestière, ils n’ont aucune idée de ce que ça représente pour nous autres, pour notre histoire. Ça a été bien accueilli.»
En juin dernier, elle est allée rencontrer ses lectrices outre-mer. «J’avais l’impression d’être en mission! C’est bien reçu et la maison d’édition a le goût de continuer pour d’autres projets.»
La série connaît également du succès au Québec. «Les gens attendent la suite avec impatience. Les gens m’écrivent pour savoir quand le tome 3 va sortir. Il y a un petit engouement qui a été créé.»
La vie sur les chantiers
Marylène Pion a beaucoup aimé se documenter sur les chantiers forestiers et les camps de bûcherons du début des années 1900. «C’est vraiment trippant! On pense que c’est un monde qu’on connaît...», dit-elle en soulignant l’éloignement de ces hommes qui partaient des mois sans avoir de nouvelles de leurs familles.
«Il y en a beaucoup qui ne savaient pas écrire. Ils partaient à la fin de l’été et revenaient au printemps. Parfois, ils ne retournaient pas dans leur village. Ils travaillaient fort, du matin au soir. Il y avait une espèce de camaraderie entre les gars du chantier. C’est intéressant.»
Elle fait remarquer que l’époque des camps de bûcherons a beaucoup teinté notre folklore. «La chasse-galerie, toutes les histoires de diable qui ont été inventées, ça se racontait dans les chantiers.»
Un métier dangereux
Elle ajoute avoir vraiment pris conscience, en faisant ses recherches, de l’isolement et des conditions dans lesquels vivaient ces hommes. «Ils faisaient ça pour faire un coup d’argent. C’était une façon d’aller trouver un revenu supplémentaire. J’ai beaucoup lu sur le fonctionnement des camps de bûcherons. Se plonger dans des écrits, dans des livres de référence, c’est toujours intéressant. C’était un métier dangereux où il pouvait arriver des accidents.»
Les héritiers de la Calder Wood – tome 2: le testament
Marylène Pion
Les Éditeurs réunis
Environ 340 pages
- Marylène Pion a publié de nombreuses séries à succès, dont Les lumières du Ritz et Les infirmières de Notre-Dame.
- On lui doit aussi Les étrangers d’ici et La chapelière.
- La série Les héritiers de la Calder Wood est publiée simultanément en France, aux Éditions Jeanne et Juliette.
- Le troisième tome sortira à la fin de l’été 2025.
«Les chemins enneigés rendaient la progression des chevaux laborieuse, et la courte durée des jours d’hiver n’aidait en rien, le soleil se couchant tôt et offrant peu de chaleur. L’humidité glaciale de ce début février semblait s’infiltrer partout. À plusieurs reprises, Florence détournait les yeux pour cacher son abattement, fixant les sillons laissés dans la neige par le berlot. Empreinte de découragement, la jeune femme choisit de taire ses sentiments.»
– Marylène Pion, Les héritiers de la Calder Wood – tome 2: le testament, Les Éditeurs réunis
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