Mark Carney plongerait-il le Canada dans une «austérité draconienne»?
TVA Nouvelles
La promesse de Mark Carney de ramener l’équilibre budgétaire d’ici trois ans n’est pas réaliste, mais est annonciatrice d’une «politique d’austérité draconienne», clame Joëlle Boutin.
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La chroniqueuse de l’émission La Joute, qui participait jeudi à l’émission pour la dernière fois puisqu’elle a accepté de nouveaux défis professionnels, trouve l’engagement du candidat à la chefferie du PLC inquiétant et difficile à mettre en application.
«On se rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, les libéraux riaient des conservateurs qui parlaient d’un retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans», mentionne-t-elle.
De plus, la promesse de M. Carney s’inscrit dans une période de haute incertitude économique en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis et des menaces tarifaires de Donald Trump.
Le gouvernement fédéral a annoncé un déficit de plus de 60 milliards de dollars dans son dernier budget et le spectre d’une récession risque de forcer Ottawa à délier encore davantage les cordons de sa bourse pour venir en aide aux entreprises canadiennes.
Sous la pression des États-Unis, le Canada doit également augmenter ses dépenses militaires.
«Où va-t-il couper? Bon, il parle de couper dans les transferts aux provinces, mais est-ce qu’il va couper dans la fonction publique fédérale? Honnêtement, ça fait peur et je trouve ça très risqué de sa part de s’avancer là-dessus», affirme Joëlle Boutin.
«Une catastrophe»
Mark Carney a expliqué vouloir couper dans les transferts aux provinces; une idée aux répercussions dangereuses, selon Gaétan Barrette.
«À partir du moment où il nous dit qu’il veut revenir avec l’équilibre budgétaire en trois ans, on parle ici, pour faire ça, de coupures très significatives, pour ne pas dire massives, dans les transferts. Si c’est ça son chemin pour arriver à la destination, ça va être laid», soutient le jouteur.
Des secteurs comme la santé et le logement qui sont déjà sous-financés pourraient écoper grandement si Ottawa réduisait ses transferts aux provinces.
«Ça serait une catastrophe. Ça serait une catastrophe», répète Gaétan Barrette.
Pour Yasmine Abdelfadel, cette déclaration de Mark Carney constitue une erreur qui porte atteinte à sa crédibilité.
«Ça vient démontrer, en fait, qu’il devient politicien. Il n’est plus l’homme économiste [à qui] on fait confiance», estime la jouteuse.
«Dire de le faire en trois ans, en promettant d’avoir plus d’investissements pour les infrastructures, d’avoir plus d’investissements pour la défense, en maintenant aussi les programmes d’assurance médicaments, d’assurance dentaire de Justin Trudeau... Là, à un certain moment, où est-ce qu’on va couper?» ajoute-t-elle.
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