Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Marie-Thérèse Fortin: Découvrez pourquoi Nathalie Simard est comme sa petite sœur

«Mea culpa» est diffusé les mardis à 20 h sur les ondes de Radio-Canada, ainsi que sur tou.tv

Photo : Valerie Blum / Echos Vedettes
Partager

Marjolaine Simard

2025-02-13T11:00:00Z
Partager

Marie-Thérèse Fortin fait un retour remarqué à la télévision dans Mea culpa, la nouvelle série de Chantal Cadieux. À 65 ans, la comédienne, plus épanouie que jamais, est loin d’avoir mis un frein à sa carrière. Au contraire, puisqu'elle a plein de projets. Dans cet entretien, elle revient sur son parcours exceptionnel et sur ses premiers pas dans le métier d’actrice. Originaire du Bas-du-Fleuve, elle nous raconte avec émotion ses souvenirs d'enfance passés sur la ferme laitière familiale, qui a été un terreau fertile pour son imaginaire et sa carrière.

• À lire aussi: «Mea Culpa»: Bérénice réussira-t-elle à convaincre ses amies de faire la paix avec le passé?

• À lire aussi: Une première bande-annonce pour la série «Mea culpa»

Tu as incarné Claire Hamelin dans la populaire série Mémoires vives, écrite par Chantale Cadieux. Tu retrouves donc cette auteure dans ce nouveau projet télé.

J'incarne Marthe Desrosiers, une femme qui vit une situation extrême, puisque son fils David (Maxim Gaudette) a commis l'irréparable 25 ans plus tôt en tuant son ex et en infligeant des blessures graves à un homme qu'elle fréquentait. Marthe a porté cette tragédie comme si elle avait elle-même commis ce geste-là. Mon personnage représente les proches d’un meurtrier. Cela met en lumière la réalité de ces gens-là. Une réalité extrêmement difficile à porter.

Publicité

Tu as eu 65 ans en 2024. Pour plusieurs, cela correspond à l’âge de la retraite. Ralentir, est-ce une idée qui t'effleure l'esprit?

Je n’ai pas l’intention de prendre ma retraite. J'ai plein de projets et j’en suis très heureuse. Je fais un métier où on raconte la vie des gens et, dans la vie des gens, il y a des personnes de 65 ans et plus. Janine Sutto me disait: «Si tu as la santé, il n'y a pas d'âge pour arrêter de jouer!»

Un de tes premiers rôles importants a été celui de Mademoiselle Bric-à-Brac dans Le village de Nathalie...

Quel beau souvenir! Nathalie Simard était un peu comme notre petite sœur. À l’époque, elle avait environ 13 ans, et nous, les autres comédiens, nous avions entre 20 et 30 ans. Nous étions tous des acteurs de Québec encore inconnus. Ce projet était pour nous une véritable bénédiction. Aujourd'hui, je suis tellement heureuse de voir Nathalie revenir à la télévision, pleine d’aplomb, d’intelligence, de force et de caractère. C’est une femme que j’admire profondément. Nous échangeons des mots de temps à autre. Elle est restée une personne chère à mon cœur.

Quand dirais-tu que ta carrière a réellement pris son envol?

Quand j'ai tenu le rôle de Françoise Langevin dans Le monde de Charlotte. C’est elle qui m'a mise sur la carte. Ça a marqué mes débuts à la télé. Ç’a été comme une grande aventure qui a duré sept ans. C'est le rôle qui m'a fait connaître du grand public.

Publicité

Dans cette série, les filles de ton personnage étaient incarnées par Catherine Brunet et Bianca Gervais. Est-ce émouvant pour toi de voir ces deux comédiennes grandir à l'écran?

Ce qui est amusant, c’est que dans la série Les moments parfaits, Bianca jouait ma bru. J’ai toujours eu un regard bienveillant, presque maternel, sur elles. C’est quelque chose que je trouve vraiment extraordinaire. Je les soutiens et les encourage énormément! J’ai toujours pris plaisir à travailler avec les jeunes et à les voir évoluer. D’ailleurs, demain, je commence à enseigner à l’École nationale de théâtre. J’aurai le privilège de guider les nouvelles petites pousses vertes. C’est une expérience que j'attends avec beaucoup de joie.

Tu aurais eu la piqûre pour le jeu en voyant la pièce À toi pour toujours, ta Marie-Lou à l’école secondaire...

Le jour où j’ai vu cette pièce de Michel Tremblay, j’ai été soufflée. Et à partir de ce moment, l’envie d’être actrice m’a réellement habitée. Tout a changé pour moi.

Tu as mis en scène Michelin, une pièce écrite par Michel-Maxime Legault campée dans la ruralité sur une ferme laitière. Tu as toi-même vécu sur une ferme laitière...

C'est pour ça que Michel-Maxime m'a demandé de faire la mise en scène de son spectacle. On s'est raconté nos vies, notre enfance. Puis, quand il a eu ce projet-là en tête, il m'a dit: «Tu sais de quoi je parle dans ma pièce. Tu as été élevée sur une ferme!»

As-tu déjà songé à devenir fermière?

J'étais une fille... Mon père, comme les hommes de sa génération, ne trouvait pas envisageable que ce soit une fille qui reprenne la ferme. De plus, un de mes frères se montrait intéressé. J’étais aussi attirée par l’art, ce monde mystérieux, alors que personne dans ma famille ne gravitait dans ce milieu.

Publicité

Tu viens d'une famille de 10 enfants.

Oui, on était cinq filles et cinq gars: pas de chicane. Mes frères étaient des manuels. J'ai été élevée avec eux parce que mes sœurs étaient déjà grandes quand j'ai commencé à vivre ma vie d'adolescente.

Qu'est-ce que ça fait d'être élevée avec des gars?

Ça développe la personnalité. Il faut s'affirmer et prendre sa place. C'était très chouette parce que ça m’a poussée à faire beaucoup de sport. J'ai travaillé avec eux à la ferme. Je les aimais beaucoup. Ils étaient très chouettes et vaillants. Et mes copines les trouvaient tous très beaux! (rires)

Est-ce que l'un d'eux a repris la ferme familiale?

Oui. Réjean a succédé à mon père! Depuis qu'il a pris sa retraite, c'est sa fille, ma nièce, qui exploite la ferme. C’est touchant de voir que la ferme reste dans la famille.

Est-ce important pour toi de retourner aux sources lorsque le temps te le permet?

J'adore retourner sur la ferme à Saint-Octave-de-Métis, dans le Bas-du-Fleuve. Par temps clair, on voit la côte nord. C'est magnifique! Le village est surélevé par rapport au fleuve. On a donc une vue en hauteur, juste vis-à-vis des Jardins de Métis. Je me rappelle qu’on allait aux Jardins avec mes parents tous les dimanches. Mon père en profitait pour se trouver un coin à l'ombre pour faire un petit roupillon. Avec ma mère, on regardait les arrangements floraux et le fleuve. Après, on allait manger des patates frites. Ç’a été notre sortie dominicale durant toute mon enfance.

Publicité

Que t’ont transmis tes parents, que tu as ensuite transmis à tes enfants?

La force du travail, je pense!

En effet, tu as été directrice du Théâtre Trident à Québec et du Théâtre d'Aujourd'hui à Montréal. Cela devait demander beaucoup de travail.

J'ai jumelé mon travail de comédienne et la direction de théâtre pendant 15 ans. Et j'ai eu des enfants à travers tout ça... Ce furent des années très chargées et intenses, mais très formatrices aussi.

Tes enfants, Emma et Samuel, ont donc grandi dans les théâtres.

Ils adoraient ça! Ils adoraient être en coulisses ou dans la salle de répétition et regarder. Ils aimaient surtout se faire des amis parmi les acteurs. Ils gardent de très bons souvenirs de ces années-là.

Que font tes enfants aujourd’hui?

Samuel a 31 ans et Emma va en avoir 28. Mon fils travaille en politique et ma fille est infirmière. Les deux se retrouvent dans des milieux très altruistes. Ils sont très heureux dans ce qu'ils font. Je suis très fière d'eux!

À voir aussi: 

Publicité
Publicité