Marie-Ève Milot dans l'univers de Daniel Bélanger
Le spectacle «Les Incouchables» est présenté du 16 juillet au 16 août à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.
Patrick Delisle-Crevier
Celle que l’on a pu découvrir en tant que comédienne dans des séries telles que 5e rang et Les pays d’en haut fait de la mise en scène au théâtre depuis quelque temps déjà. Mais cet été, elle relève un défi de taille en mettant en scène un spectacle circassien, et pas n’importe lequel: le nouveau spectacle de la série hommage du Cirque du Soleil, Les Incouchables, qui célèbre l’œuvre de Daniel Bélanger.
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Marie-Ève, comment t’es-tu retrouvée à signer ta première mise en scène d’un spectacle de cirque?
Je fais de la mise en scène pour le théâtre depuis plusieurs années. L’année dernière, le Cirque du Soleil a invité quatre metteurs en scène à faire une carte blanche afin de comprendre l’univers du cirque. J’ai donc eu la chance de participer à une résidence d’une semaine avec des artistes de cirque; ç’a été un magnifique laboratoire. Nous devions ensuite présenter un spectacle de 20 minutes, et le mariage entre le cirque et mon style de mise en scène a été très concluant. J’ai adoré mon expérience. Ça a donné envie à l’équipe du Cirque du Soleil de me confier la mise en scène du spectacle hommage à Daniel Bélanger. C’est un magnifique terrain de jeu pour moi.
À quoi pouvons-nous nous attendre du spectacle Les Incouchables?
Je pense que c’est un spectacle qui va faire du bien, puisque l’univers musical de Daniel Bélanger est déjà fort apprécié des Québécois. Il est un artiste très aimé du public et sa poésie touche tout le monde, particulièrement en ce moment, avec l’état du monde actuel. Je crois que le spectacle sera une source d’apaisement et de réconfort pour les spectateurs. Je pense qu’on a besoin de poésie en ce moment, et Les Incouchables en regorgera.
Comment décrirais-tu l’univers de Daniel Bélanger que tu as transposé sur scène?
On peut s’attendre à quelque chose de profond et de léger à la fois. C’est un spectacle enveloppant, bienveillant et drôle. C’est un beau miroir de ce que représente cet artiste, qui réussit à durer à travers les années et qui nous permet, avec ses chansons et son œuvre, de projeter des moments de nos propres vies.
Daniel Bélanger a un répertoire imposant et marquant. A-t-il été difficile pour toi de faire des choix?
Oui, c’était déchirant parce qu’il a beaucoup d’albums et de chansons. Ç’a été un exercice difficile, mais je devais sélectionner les chansons qui allaient le mieux servir les tableaux acrobatiques. Le spectacle comprend des numéros incroyables et plusieurs n’ont encore jamais été vus à Trois-Rivières, notamment un qui inclut trois roues Cyr et qui est assez unique. Il y a également un numéro de planche coréenne qui a été spécialement conçu pour ce spectacle et qui est étonnant. Je ne veux pas trop en dévoiler, mais ce sera un spectacle assez unique.

Que penses-tu retenir de cette première mise en scène d’un spectacle de cirque?
Je pense que ma plus grande découverte, en tant qu’artiste qui provient du théâtre, est que la musique est un langage fort, rassembleur et universel. De plus, je vais avoir passé mon été sur le bord de l’eau à créer un spectacle magique et à faire ce que j’aime. Je ne pourrais pas demander mieux. Je me sens vraiment privilégiée.
Quels sont tes autres projets?
Je vais signer la mise en scène de deux pièces de théâtre cet automne. La première est Rue Duplessis: Ma petite noirceur, de Jean-Philippe Pleau, présentée chez Duceppe, et ensuite je vais travailler sur Rhinocéros, qui sera à l’affiche du Théâtre Denise-Pelletier. C’est une grosse rentrée qui m’attend!
Et qu’en est-il de tes mandats de comédienne?
C’est un peu en pause en ce moment. La mise en scène occupe beaucoup de mon temps et ça fait en sorte que ce n’est pas évident pour moi de réserver du temps dans mon horaire pour jouer. Mais dans un futur pas trop lointain, j’aimerais jouer à nouveau.
On t’a découverte grâce à des rôles que tu as joués pendant plusieurs années, entre autres dans 5e rang et Les pays d’en haut. Que retiens-tu de ces expériences?
C’est intéressant de défendre des rôles sur plusieurs saisons. Ils deviennent presque des gens qu’on connaît, et quand la série se termine, on peut même s’en ennuyer. Je m’attache beaucoup aux personnages et aux spectacles que je crée. Ils font partie de ma cartographie, au même titre que ma famille, mes amis ou certains voyages que j’ai faits.