Luc Langevin lève le voile sur le spectacle le plus imposant de sa carrière

Pour son quatrième spectacle, Luc Langevin souhaite impressionner avec des tours de magie inusités et sensationnels. Il revient sur la création de ce nouveau show, L'illusionniste, qu’il va ensuite aller présenter à travers l’Europe.

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Luc Langevin pratique la magie depuis maintenant 15 ans, mais pour son nouveau spectacle, il est allé plus loin, tant sur le plan scénique, que sur le plan de la production et des tours de magie. «C'est le spectacle le plus imposant de ma carrière. Il est très important pour moi parce qu’il contient beaucoup d’illusions que je rêvais de faire depuis longtemps. Je n’avais cependant pas forcément les moyens, l’expertise ou les ressources pour les mener à terme.»

L’illusionniste paraît encore surpris d’avoir pu se permettre un spectacle aussi grandiose. «C’est de la grande illusion que je vais présenter, avec une mise en scène plus imposante, des musiques créées sur mesure et des projections vidéo produites expressément pour moi. Tout, des vêtements à la musique, a été fait pour ce spectacle, et c’est 100% québécois!»

Il a consacré la dernière année à la création des numéros de ce nouveau spectacle avec son complice des 10 dernières années, Stéphane Bourgoin, même s’il avoue que tout ça est surtout l’aboutissement de ses 15 ans d’expérience dans le milieu de l’illusion. «J'ai réalisé que lorsqu'on est enfant, on a l'impression que tout est possible. On se dit: “Je veux être astronaute”, mais on n'a pas la notion de ce qui est possible ou pas. Et on perd cette candeur avec le temps. Plus on vieillit, plus on a des responsabilités, plus on a conscience de la réalité et, malheureusement, plus on s'empêche de rêver. On devient plus pragmatique.»

Retour à l’enfance

Pour L’illusionniste, il a essayé de retrouver cette candeur enfantine; c’est ce qu’il veut transmettre aux spectateurs à travers ses tours. «Jeune, on veut grandir pour réaliser nos rêves. Mais parfois, quand on est rendu plus vieux, on voudrait rajeunir pour les retrouver. Je veux redonner aux gens leurs rêves. Dans un de mes numéros, je raconte ce que je faisais le soir, dans ma chambre d'enfant. L'enfance, c'est vraiment quelque chose qui est omniprésent dans le spectacle. En fait, c'est quelque chose auquel on peut tous se rattacher.»

Le magicien se souvient encore du spectacle de David Copperfield qu’il avait vu quand il avait sept ans. «Il se téléportait, il lévitait, et aujourd’hui, c’est moi qui le fais. C’est un vrai sentiment d’accomplissement parce que, lorsque tu es un petit Québécois, tu ne rêves pas à ça. Ensuite, j’ai réalisé qu’on fait des spectacles grandioses au Québec; c’est le cas du Cirque du Soleil. On a l’expertise ici pour faire de gros spectacles comme ceux-là. Il vaut parfois la peine de rêver, même si ça nous paraît inaccessible, car c’est faisable.»

Luc confie que son désir de devenir magicien était pour lui une manière de garder un pied dans le monde de l’enfance. «Quand je vois la magie dans les yeux des gens, je la vis aussi. C'est ça que ça m'apporte. Je garde l'impression que tout est possible.»

Mais pour faire naître la magie, il faut répéter les tours, les manipulations et les mouvements pendant des heures et des heures. «Au bout d’un moment, la technique devient automatique, et on l'oublie. À tel point que, quand je fais le numéro, que je fais léviter ou que je téléporte, je le fais sans penser aux ficelles. J'ai réellement l'impression que je fais de la magie.»

Un apport extérieur

Depuis quelques mois, Josélito Michaud est devenu le directeur artistique et gérant de Luc Langevin. Son apport sur le nouveau spectacle est indéniable. «Il a ajouté un supplément d'âme à chacun des numéros, une dimension humaine à laquelle tout le monde peut se rattacher.»

Les deux hommes sont amis depuis une dizaine d’années, et c’est en discutant que l’idée de travailler ensemble est née. «Je lui demandais, en tant qu’ami, s'il avait des gens à me conseiller comme agent ou producteur, et je voyais que ça le titillait. Finalement, il a accepté de devenir mon manager et mon directeur artistique. Quinze ans après avoir quitté ce métier, il revient pour prendre ma carrière sous son aile. Il est aussi le metteur en scène du spectacle, et ça apporte une tout autre dimension à ce que je fais. Comme il vient du monde de la variété, il a proposé plein de choses qu'on ne fait pas habituellement dans les spectacles de magie.» L’apport artistique de Josélito est donc très important dans ce nouveau projet, Luc s’étant principalement concentré sur la magie.

Un don familial

Ce retour à l’enfance est aussi lié au fait que le magicien est maintenant papa de deux enfants, un garçon de huit ans et une fille de deux ans et demi. «La parentalité change notre perception de la vie. On revit un peu de notre enfance; c'est ce qui m'a plongé là-dedans. La magie que je fais, je la redécouvre à travers les yeux de mon fils.»

Son fils a déjà appris plusieurs tours et, dès sa première journée à l’école, il les a présentés à ses amis. «Il est un peu devenu la coqueluche de l’école. Il a un réel intérêt pour la magie, mais il choisira bien ce qu’il veut faire plus tard. Je ne veux pas lui imposer quoi que ce soit. Mais mon fils aime se donner en spectacle, c’est assez naturel pour lui.»

Une carrière en expansion

Depuis plusieurs années, Luc Langevin fait des allers-retours en France et en Europe pour essayer d’exporter son travail. Ce nouveau spectacle pourrait être celui de sa consécration de l’autre côté de l’Atlantique. «On va faire une tournée des Zénith en France, parce que c’est le plus gros de tous mes spectacles. C’est un rêve qui se réalise, et j’ai encore de la misère à y croire. Me dire que je tourne à l’international, dans d’immenses salles, ça me remplit de gratitude.»

Le père de famille a toutefois prévu de ne pas rester trop longtemps loin des siens. «La famille me rejoint souvent quand je suis à Paris, mais en tournée, c’est plus compliqué. J’essaie de partir trois semaines au maximum avant de revenir passer du temps avec mes enfants.»

Après s’être fait connaitre à travers ses émissions à la télé, ce médium reste encore dans sa ligne de mire dans les prochaines années. «J'ai passé la dernière année sur ce spectacle, parce qu'il me demandait énormément de travail. Mais j'ai aussi hâte de faire d'autres projets. Je vais assurément retourner à la télé et semer de la magie partout, de toutes les façons possibles.»

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