Les hauts et les bas d’une relation toxique: l'autrice Marianne Brisebois explore un couple compliqué dans son nouveau roman «Fragments d’Olivier»

Écrivaine inspirée qui gagne le cœur de nombreux lecteurs par ses textes percutants et réalistes, Marianne Brisebois publie cette année un nouveau volet dans la relation qui unit Camille et Olivier. Camille a maintenant 27 ans et Olivier, ami de longue date et ex-amoureux, sort tout juste d’une cure de désintox et reprend contact avec elle. Camille est déjà en couple avec un autre gars super sympa, mais les retrouvailles lui font l’effet d’un choc électrique. L’heure des décisions graves arrive et les conséquences doivent être mesurées avec précaution.

Camille, nouvellement en couple avec Étienne, constate qu’elle a encore des papillons dans le ventre lorsqu’Olivier est devant elle. Elle sait qu’il ne pourra jamais lui donner la vie de famille calme et tranquille dont elle rêve. Elle sait qu’il a des problèmes de dépendance.

Aussi accro à Olivier que lui l’est à la drogue, elle doit prendre une décision, à travers leur dynamique amoureuse compliquée, faites de nombreux aller-retour, de hauts et de bas, de grandes émotions.

À travers la relation tourmentée de Camille et Olivier, Marianne Brisebois montre aussi comment des relations peuvent s’établir, se désagréger, prendre de la complexité et s’entortiller.

«Dans mon livre, il y a un gros parallèle entre la personnalité addictive, en termes de drogue et d’alcool, et l’addiction qui se crée dans certaines dynamiques amoureuses», explique-t-elle en entrevue.

Relations toxiques

Marianne Brisebois remarque qu’on a beaucoup parlé dernièrement des relations toxiques. «Ça fait du bien de faire ça dans la fiction, parce que beaucoup de gens vont reconnaître des dynamiques amoureuses dans lesquelles ils ou elles étaient.»

«Dans mon nouveau roman, ce n’est pas une dynamique de relation toxique où il y a une personne qui est plus fautive que l’autre. Ce n’est pas une relation où il y a une personne qui a un ascendant et l’autre se retrouve manipulée, contrôlée.»

Tourner la page?

Il s’agit plutôt, ajoute-t-elle, d’une relation où les deux personnages n’acceptent pas de tourner la page. «Ils vont tous les deux constamment revenir ensemble, en sachant très bien qu’ils sont mieux de seulement tourner la page et ne l’acceptent pas.»

«C’est un peu comme la dépendance aux drogues: on le sait que c’est pas bon pour nous, mais on dit: «Cette fois-ci, ça va être avec modération» ou «cette fois-ci, ça va être juste ce soir». Ou: «Je serais capable de réintégrer ça dans ma vie sans que ça devienne un problème». On voit parallèlement que le personnage d’Olivier est aux prises avec un problème d’addiction.»

Camille fait des choix, au fil des semaines. Elle laisse Olivier quand ses problèmes de dépendance recommencent et le reprend dans sa vie seulement quand il est dans des périodes plus sobres.

«Il n’y a pas non plus la dynamique de la fille qui veut le sauver», précise Marianne. «Au contraire: elle sait qu’il recommence tout le temps.»

Les ruptures s’accumulent

«Avec le temps, ça fait des ruptures qui s’accumulent et qui recommencent sans arrêt, et je pense que ce livre-là est choquant et confrontant parce qu’on vit le cycle avec eux. On dit: "Ah! pourquoi personne ne prend la bonne décision?" Ce n’est pas un livre qui va être réconfortant et rassurant. C’est un livre qui va fâcher. On ne nous prend pas par la main pour nous montrer la bonne voie.»

Fragments d’Olivier

Marianne Brisebois

Éditions Hurtubise

326 pages

▶ En librairie le 20 mars.

• Marianne Brisebois est diplômée en psychologie et en communication.
• Elle a signé la série Tant que ce sera l’été et Mais l’automne est arrivé et le roman Balcons.
• Elle habite à Montréal.

«J’ai une boule dans la gorge. Mon cœur s’est arrêté le temps de comprendre ces quelques mots. Je n’avais pas vu ce nom dans mon téléphone depuis des mois.

Olivier Corriveau.

Chaque fois, je me demande si mon cœur se serre de bonheur ou s’il n’en peut juste plus d’être surpris par ce même nom depuis presque vingt ans. Ces apparitions dans ma vie, soudaines, inattendues, elles sont si claires dans ma tête. Comme

l’entièreté de ma vie, moi qui suis née avec une mémoire presque ridicule dans sa perfection.»

– Marianne Brisebois, Fragments d’Olivier, Éditions Hurtubise

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