Futurs mariés: une salle de réception refuse de rembourser les dépôts versés lors de la pandémie

Une quinzaine de futurs mariés ont engagé des poursuites contre le Chalet des Érables, une salle de réception au nord de Montréal qui aurait refusé de rembourser les dépôts versés lors de la pandémie.

• À lire aussi: Mariages de l’horreur: quand la robe rêvée devient le pire cauchemar

• À lire aussi: Une robe de mariée... verte: «C’était tellement absurde. C’était plus gros que moi comme situation»

L'émission J.E révélait vendredi que des clientes auraient perdu des milliers de dollars et auraient vécu un véritable calvaire après avoir fait confiance à la boutique Champagne, à Saint-Hyacinthe, pour obtenir leur robe de rêve. Mais il n'y a pas que les habits qui peuvent donner des maux de tête aux futurs époux.

Gabriel Saint-Hilaire et Esther Vandal, de Repentigny, ont souhaité célébrer leur mariage pour une deuxième fois, entourés de leurs proches, au Chalet des Érables, à Sainte-Anne-des-Plaines. Ils ont donc fait un premier dépôt de 2300 $ sur une facture totale de près de 13 000 $ pour des noces prévues en juin 2020.

Mais la pandémie a bousculé leurs plans et le couple a été forcé de reporter la célébration. À l’automne 2022, le futur époux a contacté la salle de réception afin de trouver une date disponible pour 2023. Mais surprise : les tarifs ne sont plus les mêmes !

«La chapelle , elle est passée de 495$ à 1500$. La salle, de 1200$ à 3500$. Bien sûr, le reste du menu avait augmenté. En tout et pour tout, ça faisait passer la facture [qui était] autour de 12 000$ à 21 000$ et des poussières», explique-t-il. 

Face à la situation, le couple demande à mettre fin au contrat. Il souhaite aussi retrouver les 2300$ déposés il y a quatre ans. Mais le Chalet des Érables refuse. L’affaire a été portée devant les petites créances, au début de 2023. 

Camille Latreille et Mathieu Chouinard, de Saint-Jean-sur-Richelieu, ont vécu une expérience similaire. Le couple, qui devait se marier le 3 octobre 2020 au Chalet des Érables, a souhaité annuler sa cérémonie dans la foulée de la pandémie. Et se faire rembourser les 12 000$ qu’ils avaient payé, en avance. 

La salle de réception a refusé. Face à la situation, le couple a déposé une poursuite aux petites créances. Le défendeur a omis de se présenter au tribunal et le juge a condamné le Chalet des Érables à verser près de 9000$ aux futurs mariés.  

Un remboursement s’impose 

Pour l’Office de la protection du consommateur, il est clair que le Chalet des Érables aurait dû rembourser ces clients. 

«Si le consommateur décidait du jour au lendemain d'annuler son mariage, le restaurateur ne pourrait pas garder le dépôt», explique le porte-parole Charles Tanguay. 

«Si le commerçant n'a pas rendu le service ou a rendu un mauvais service ou a fermé ses portes, c'est bien entendu que le consommateur est en droit d'exiger un remboursement complet», poursuit-il. 

Une «tempête» 

Dans une déclaration transmise à l’émission J.E, le propriétaire du Chalet des Érables a tenu à rappeler le contexte particulier dans lequel ces événements se sont produits. 

«Cette pandémie fut un événement sans précédent à l’échelle mondiale. Ni nos précieux couples ni notre équipe n’étaient préparés à traverser cette tempête, l’une des plus difficiles pour l’industrie de la restauration, mais plus encore pour celle de l’événementiel», a écrit Daniel Laurin. 

Il assure avoir agi durant cette période avec le «plus de compassion possible» auprès des futurs mariés, et ce, malgré le fait que son entreprise n’avait «aucune source de revenus» et qu’elle devait continuer d’acquitter ses obligations financières. 

«Nos intentions ont toujours été bonnes et respectueuses», a assuré M. Laurin.