Nickel dans l'air: Marchand ne veut pas d’une norme différente à Montréal
Un comité plénier sur le nickel aura lieu jeudi prochain


Taïeb Moalla
Bruno Marchand refuse que Montréal ait une norme différente de Québec en ce qui concerne les seuils de nickel dans l’air ambiant.
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« C’est pas vrai que les citoyens de Québec vont être traités différemment. Dépendamment des positions qu’on va prendre, s’il y a des choses qui sont accordées à Montréal, pourquoi pas les accorder à Québec ? On verra », a soutenu le maire de Québec, vendredi après-midi, en point de presse.
Le gouvernement Legault veut permettre à l’industrie minière de quintupler la norme de concentration de particules de nickel dans l’air de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) quotidiennement. La consultation gouvernementale à ce sujet prendra fin le 20 février.
Ces derniers jours, une grande confusion a régné au sujet de l’application – ou non – du futur règlement à Montréal qui possède ses propres normes depuis 1970.
Dans un premier temps, le ministère de l’Environnement a assuré que la métropole sera soumise au règlement. Or, le gouvernement a rectifié le tir, quelques jours plus tard, en disant que Montréal en serait finalement soustraite.
Le Port absent du plénier
Vendredi, M. Marchand a par ailleurs fourni des détails au sujet du comité plénier virtuel qui sera organisé par la Ville le jeudi 3 février. Notons d’abord que le port de Québec a décliné l’invitation de la municipalité. « Ils ont décidé de ne pas venir compte tenu que ce ne sont pas les opérateurs. C’est leur décision », a fait savoir M. Marchand.
Au port de Québec, on a expliqué que « le plénier portera sur la santé publique et sur le nickel. L’Administration portuaire de Québec n’est pas un opérateur de terminaux portuaires, ne manipule pas de nickel et n’est pas un expert de santé publique. »
Assurant que le comité plénier n’est pas « un show de boucane », le maire a soigneusement évité de révéler sa position précise quant au changement réglementaire projeté par le gouvernement. Il a dit vouloir d’abord écouter les différents groupes invités. Il espère que le conseil municipal pourra ensuite parler d’une même voix dans ce dossier.
« Un bel équilibre »
« Ce sera un plénier riche et complet. On aura un bel équilibre des points de vue », a affirmé le maire en évoquant les 11 participants au plénier.
Parmi eux, on remarque la présence du ministère de l’Environnement, de la professeure Michèle Bouchard, de la direction de santé publique de la Capitale-Nationale, de trois conseils de quartier et de Glencore, entreprise minière manutentionnaire de nickel.
Vendredi, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, a réitéré « qu’avec son comité plénier, Bruno Marchand fait perdre du temps aux citoyens qui se mobilisent bénévolement contre la hausse de la norme sur le nickel ».
Liste des participants au comité plénier du 3 février
- Jacob Martin-Malus, sous-ministre adjoint au développement durable et à la qualité de l’environnement, ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques;
- Michèle Bouchard, professeure titulaire au Département de santé environnementale et au travail à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, titulaire de la Chaire d’analyse et de gestion des risques toxicologiques ainsi que chercheuse régulière à l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal;
- La Ville de Québec;
- Le Conseil régional de l’environnement de la région de la Capitale-Nationale;
- La Direction de santé publique de la Capitale-Nationale;
- L’Ordre des chimistes du Québec;
- L’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec;
- Les conseils de quartier du Vieux-Limoilou, de Maizerets et de Lairet;
- Glencore.
Source : Ville de Québec