Mark Carney est-il en train de se mettre à dos les élus pro-environnement de son caucus?
TVA Nouvelles
Dans sa nouvelle stratégie pour renforcer l’économie canadienne, Mark Carney semble provoquer une rupture avec son prédécesseur.
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Vendredi, le premier ministre du Canada est venu en aide à l’industrie automobile en repoussant les cibles de ventes de voitures électriques au-delà de 2026.
Alexandra Bernier, directrice principale aux affaires publiques chez National, souligne que l'approche actuelle de Mark Carney ne correspond pas à sa vision d'il y a quelques mois. À cette époque, il pensait pouvoir conclure un accord global avec Donald Trump sur les tarifs douaniers.
Selon elle, les enjeux environnementaux que privilégiait Justin Trudeau occupent désormais une place moins importante pour son successeur.

«Je suis assez curieuse de voir justement, après cette annonce, comment le caucus va réagir. Je suis persuadée qu'il y a quelques députés qui ne seront pas favorables [tout comme certains] ministres. Ils sont habitués depuis plusieurs années à défendre ces mesures-là et on comprend que l'aspect économique pèse très fort actuellement dans la balance au détriment des mesures environnementales. J’ai hâte d'entendre les soubresauts ou ce qui va se dire dans l'ombre», affirme Alexandra Bernier.
Pipeline
Et selon le Globe & Mail, le gouvernement Carney envisagerait d’aller de l’avant avec un projet de pipeline qui traverserait le Canada.
«Il y a plusieurs députés, il y a plusieurs élus dans les rangs de monsieur Carney qui ont cette tendance et cette orientation-là, beaucoup plus environnementale. Ça fait des années qu'ils sont habitués à mettre de l'avant des mesures et à être pro-environnement et là on se met à apprendre et à ajuster leurs lignes de presse pour être propipeline», indique Mme Bernier.

Mark Carney aura un imposant travail de relations publiques, autant auprès de la population qu’auprès d’une partie de son caucus pour faire passer le projet de pipeline, croit l’analyste politique.
«J'ai essayé de chercher et de voir, puis on n'en a pas vu des entreprises privées sortir haut et fort puis dire qu'ils veulent construire un pipeline. Donc ça met une grande partie du bâton à jouer dans la cour du gouvernement», soutient-elle.
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