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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

L’équipe Carney en aura plein les bottes cet automne, face à Trump et à un budget sous le signe de l’austérité

Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-09-05T04:00:00Z
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TORONTO | Des ministres sous surveillance, un budget sous le signe de «l’austérité», de «petites ententes» avec Donald Trump, qui n’est soudain plus LA grande priorité des Canadiens: les temps changent pour Mark Carney, qui apprend sous nos yeux son rôle de premier ministre. Voici cinq choses à retenir de la retraite de l’équipe rapprochée du premier ministre Carney, à Toronto, en vue de la rentrée de l’automne.

1) Un budget à défendre

Mark Carney présentera son tout premier budget dans les prochaines semaines. L’exercice s’annonce difficile. Défendre des compressions – l’austérité, a-t-il admis – est beaucoup plus facile à faire en théorie qu’en pratique. Des syndicats, des communautés autochtones et d’autres membres de la société civile l’attendent déjà de pied ferme. Conserver la paix sociale et l’ordre au sein de son propre gouvernement risque d’être tout un défi.

2) Gros contrôle du message

Il n’y a pas de doute sur l’identité de la personne qui mène la barque dans le gouvernement Carney. Le premier ministre tient la laisse de ses ministres bien serrée, si bien que la plupart d’entre eux ont été invisibles durant la retraite de deux jours à Toronto. Sous Justin Trudeau, ils étaient d’une grande disponibilité. Nouveau chef, nouvelle administration, nouvelle discipline du message. Un message essentiellement porté par le chef lui-même.

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3) Bientôt une nouvelle équipe?

Il n’y a pas qu’à Québec que l’on parle de remaniement. À peine entré en poste, Mark Carney pourrait bientôt, avant la fin de l’année, procéder à des changements, selon le Globe and Mail. La machine à rumeurs s’emballe déjà chez les libéraux. Un remaniement permettrait à Mark Carney de placer ses propres pions en étant moins dépendant des membres de l’ère Trudeau, tout en rétrogradant certains ministres moins performants. À peine nommés, les membres de l’équipe Carney pourraient déjà être en sursis.

4) Habitués à Trump

Les priorités des Canadiens ont changé depuis l’élection du gouvernement Carney, le 28 avril dernier. L’inflation et le coût de la vie (44%), l’accès à un logement abordable (24%), ainsi que la création d’emplois (24%) surpassent la relation commerciale avec les États-Unis (23%) comme principaux sujets d’importance pour l’électorat, selon un sondage Léger. Sur ces priorités, le gouvernement Carney aura plus tôt que tard une obligation de résultat, même si, pour l’instant, il trône encore dans les intentions de vote.

5) Moins d’ambition face à Trump

Force est de constater que le gouvernement Carney a revu ses ambitions par rapport à ses négociations commerciales avec Donald Trump. D’un grand «partenariat économique et de défense», nous sommes passés à «de petites ententes» pour certains secteurs, comme l’acier, l’aluminium et l’automobile. Vrai: la plupart de nos échanges sont protégés par notre accord de libre-échange. Mais les risques pour la suite sont énormes et l’incertitude pèse lourd. Face à Trump, Ottawa navigue à vue.

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