Maman Donna vole la vedette
La mère de Travis et Jason charme l’Amérique

Dave Lévesque
Il n’y a pas que Patrick Mahomes et Jalen Hurts qui volent la vedette en vue de ce 57e Super Bowl. Donna Kelce, maman de Travis (Chiefs) et Jason (Eagles), est rapidement devenue un chouchou en Amérique du Nord par sa candeur et ses anecdotes sur le fait d’avoir élevé les deux premiers frères à s’affronter en finale.
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C’est quand elle s’est présentée à la journée des médias qu’elle a marqué l’imaginaire. Elle y est allée pour remettre les biscuits qu’elle avait faits à ses deux fils qui étaient en pleine entrevue avec Michael Irvin de NFL Network.
Pas de tirage au sort
Vous voulez avoir une idée de sa popularité ? Une pétition ayant recueilli plus de 150 000 signatures a circulé afin qu’elle procède au tirage au sort avant le match, ce qu’elle a décliné.
Il faut dire que la femme souriante et très sympathique a de quoi attirer les regards avec son maillot qui est en fait une courtepointe unissant les chandails des deux équipes.

La guerre
Travis, qui est âgé de 33 ans, a remporté le Super Bowl avec les Chiefs en 2019 alors que Jason, qui est de deux ans son aîné, a remporté le titre l’année précédente.
C’est une sorte de clin d’œil de la vie à l’enfance des deux joueurs qui ont grandi en Ohio.
« Ils étaient toujours en compétition, a avoué Donna Kelce au New York Post. C’était la course pour savoir qui arriverait à la table en premier, qui mangerait la dernière aile de poulet, qui pourrait s’asseoir en avant dans l’auto ou encore qui allait prendre l’ascenseur et qui allait prendre l’escalier pour voir qui arriverait en bas en premier. »
« C’était donc toujours une compétition. Ils n’aiment pas perdre, ils veulent gagner et c’est le genre de personnes qu’ils sont. »
Cacher la nourriture
Évidemment, quand on élève deux ados sportifs qui vont finir par faire 6’ 3’’ et 292 livres dans le cas de Jason et 6’ 5’’ et 250 livres pour Travis, il faut pratiquement mettre un cadenas sur le frigo.
« On ne pouvait rien garder dans la maison, particulièrement les choses que j’aimais, a avoué la mère à Forbes. Quand je ramenais des restes du restaurant, je collais mon nom sur le contenant, mais tout avait disparu quand je me levais le lendemain. »
Donna et son époux, Ed, ont eu un peu de répit quand les deux garçons sont partis à l’université.
« On allait continuellement à l’épicerie. Quand ils sont partis à l’université, c’est comme si j’avais eu une augmentation de salaire parce que je n’avais plus à les nourrir et c’était génial. »

Les deux frangins excellent sur la pelouse et pourtant, le football n’a pas été leur premier amour.
« Je ne voulais pas les laisser jouer, a avoué Donna au New York Post. Ce n’était pas très bien organisé, il y avait beaucoup de blessures. Ce n’est qu’à l’école moyenne (NDLR : entre le primaire et le secondaire) que je leur ai permis de jouer. »
Ce n’est qu’à l’université, avec les Bearcats de Cincinnati, que Travis et Jason ont finalement joué ensemble pour la première fois. Ils n’ont pas joué ensemble à l’école secondaire, quand Jason en était à sa dernière année et Travis à sa deuxième, parce que celui-ci a raté la saison.
« Il a échoué en français et je ne voulais pas qu’il fasse de cours d’été, a expliqué la mère au New York Post. Je lui ai dit qu’il avait gaffé et qu’il devait en assumer les conséquences. »
Inséparables
Même s’ils seront rivaux sur le terrain dimanche et que l’un d’eux aura inévitablement le cœur brisé, les deux frères sont désormais inséparables au point où ils animent ensemble le balado populaire New Heights et se soutiennent quand les enjeux de leur équipe respective deviennent plus importants.
Avant le soleil, il y a eu l’ombre. À 20 ans, en 2009, le jeune Travis a échoué à un test antidopage. Expulsé de l’équipe avec en prime une bourse d’études retirée, il a eu besoin d’une intervention divine... ou plutôt fraternelle.

Le grand frère
Jason a joué le rôle de grand frère en faisant pression pour que Travis soit réintégré. Il l’a même invité à habiter chez lui, question de bien le garder à l’œil.
« À Cincinnati, mon frère m’a montré la voie, a confié Travis aux nombreux journalistes présents, dont faisait partie Stéphane Cadorette du Journal. Il savait ce que je voulais faire de ma vie et il s’est assuré que je reste dans le droit chemin. J’avais l’ambition et le talent, mais j’avais besoin d’une deuxième chance pour apprendre de mes erreurs. »
« J’ai une dette éternelle envers lui parce qu’il a vraiment poussé pour moi. Je ne serais jamais ici sans mon frère », a témoigné Travis Kelce, dans un rare moment de vulnérabilité, devant des centaines de journalistes.
Trêve de souvenirs, les Kelce vivent des moments heureux cette semaine. L’unique ombre au tableau, c’est que dimanche soir, pendant que l’un célébrera, l’autre sera inconsolable. C’est la cruelle nature du sport.
« C’est un moment dont on se souviendra toute notre vie », a souligné Travis Kelce.
« Mon but, c’est d’en arriver à une victoire des Chiefs plutôt qu’à une victoire du Kelce de l’autre bord. Je sais que c’est une grosse histoire ici et je l’apprécie, mais l’unique pensée dans ma tête est une victoire des Chiefs. C’est un moment incroyable pour notre famille, mais on réalise tous les deux que cette soirée va mal finir pour l’un de nous. »
Et que fera la maman ?
« Je vais fêter avec le gagnant et faire un câlin au perdant et lui dire que je l’aime. Je ne peux rien faire d’autre. »
– Avec Stéphane Cadorette
Jason Kelce

Centre, Eagles | 191e choix (6e ronde) en 2011
- 8e centre de l’histoire élu 5 fois ou plus sur la première équipe d’étoiles. Les 7 autres sont au Temple de la renommée
- 2e choix de 6e ronde dans l’histoire à être élu 5 fois sur la première équipe d’étoiles
- 1 seul sac du quart accordé lors des 2 dernières saisons
- Champion du Super Bowl 52
Travis Kelce

Ailier rapproché, Chiefs | 63e choix (3e ronde) en 2013
- 7 saisons de plus de 1000 verges
- 4e dans l’histoire chez les ailiers rapprochés avec 10 344 verges
- 4e dans l’histoire chez les ailiers rapprochés avec 814 réceptions
- 1er dans l’histoire avec une moyenne de 71,8 verges par match
- Champion du Super Bowl 54