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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Patrick Mahomes: le joyau qui a changé la destinée des Chiefs

Patrick Mahomes a guidé les Chiefs vers la victoire au Super Bowl en février 2020, à Miami.
Patrick Mahomes a guidé les Chiefs vers la victoire au Super Bowl en février 2020, à Miami. Photo AFP
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2023-02-09T00:21:12Z
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PHOENIX | Les Chiefs se préparent à leur troisième Super Bowl en quatre ans avec Patrick Mahomes au poste de quart-arrière. La décision de le sélectionner au repêchage de 2017 a changé la destinée de cette organisation, au grand bonheur du propriétaire Clark Hunt, qui est revenu avec Le Journal sur ce moment marquant dans l’histoire de la franchise.

La famille Hunt est à la tête des Chiefs depuis leurs débuts en 1960, quand le regretté Lamar Hunt a fondé le club dans l’AFL, avant la fusion avec la NFL 10 ans plus tard. Son fils, Clark Hunt, a longtemps été impliqué dans les affaires familiales avant de prendre les rênes de l’équipe en 2006.

Ses premières années aux commandes n’ont pas été roses. Une seule présence en éliminatoires en six ans et quatre saisons de quatre victoires ou moins ont été nécessaires avant de voir la lumière.

Une décision majeure

Si le premier filet d’espoir est venu de l’embauche de l’entraîneur-chef Andy Reid en 2013, les Chiefs ont véritablement pris leur envol quatre ans plus tard en choisissant Mahomes au 10e rang du repêchage.

« Je peux remonter 60 ans en arrière et beaucoup de bonnes décisions ont été prises à l’époque. Les Chiefs ont pris part à deux des premiers Super Bowls, donc il se faisait quelque chose de très bien dans l’organisation. 

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« Par contre, côté talent, aucune décision n’a eu plus d’impact dans notre histoire que celle de repêcher Patrick Mahomes. Il a transformé notre franchise », a assuré Clark Hunt, abordé sur le parterre du Footprint Center, lundi, lors de la soirée des médias.

Discuter de l’arrivée de Mahomes avec le grand patron des Chiefs, c’est profiter de précieuses minutes pour découvrir la genèse derrière la décision de miser sur Mahomes.

Travail de longue haleine

Durant la saison de 2016, Brett Veach, actuel directeur général, était codirecteur du personnel des joueurs. Dans son travail de recrutement, il était littéralement obsédé par celui qui était alors quart-arrière à l’Université Texas Tech.

C’est lui qui a fini par convaincre Andy Reid de tout faire pour mettre la main sur Mahomes. Il fallait bien sûr l’approbation de Clark Hunt.

« Brett harcelait pratiquement Andy jusqu’à ce qu’il le convainque. Six semaines avant le repêchage, Andy et nos gens du recrutement m’ont demandé de m’asseoir avec eux pour que je regarde des vidéos de Patrick. 

« Je suis tout de suite tombé sous le charme. Je me souviens encore d’un jeu où il s’est déplacé vers sa gauche, il a tourné ses hanches et a lancé une bombe de 60 verges dans les airs à contre-courant dans la zone des buts. 

« Je n’avais jamais vu quelque chose du genre. C’était tout sauf une approche conventionnelle, mais pour lui, ça semblait un jeu naturel. Je savais au fond de moi qu’avec la créativité d’Andy, on allait profiter de ses talents uniques », a raconté le propriétaire.

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À l’époque au repêchage, Mahomes était loin d’être perçu comme une valeur sûre. Son jeu était spectaculaire, mais plusieurs craignaient que son style ébouriffé se heurte à un mur sur la scène professionnelle.

Une audace récompensée

Les Chiefs, à l’insistance de Brett Veach, ont fait fi des craintes et conclu qu’il fallait s’avancer au repêchage. Ils ont refilé leur 27e choix, en plus d’un choix de troisième ronde et d’un choix de première ronde en 2018 aux Bills en retour du 10e choix au total.

« Nos recruteurs voulaient s’assurer que je comprenne de quel joueur il s’agissait et pourquoi il fallait bouger pour l’obtenir. On voyait son talent spécial et Andy était convaincu qu’il pouvait nous amener au prochain niveau. Nous avons tellement retenu notre souffle le soir du repêchage ! », s’est remémoré Hunt, sourire en coin.

À 27 ans et après seulement cinq saisons comme partant, Mahomes a déjà largement récompensé l’audace des Chiefs. Et possiblement que le meilleur est à venir. 

Du monde à la messe !

Photo Stéphane Cadorette
Photo Stéphane Cadorette

En 2020, le Super Bowl était présenté à Tampa, à échelle très réduite en pleine période de COVID-19. L’an passé, il était facile de constater à Los Angeles que la vie reprenait son cours, mais que les grandes foules habituelles n’étaient pas encore au rendez-vous. Cette fois à Phoenix, la folie des grandeurs est bel et bien revenue. Normalement, à quelques jours du grand match, il est possible de profiter du « Fan Experience » plutôt tranquille. Cette année, les expositions d’artéfacts et le magasinage dans le centre des congrès se déroulent déjà dans une circulation dense. Oui, la fièvre du Super Bowl semble redevenue plus contagieuse que la COVID.

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Un trophée convoité

Photo Stéphane Cadorette
Photo Stéphane Cadorette

Comme chaque année, le trophée Vince-Lombardi, remis à l’équipe gagnante du Super Bowl, est exposé dans le cadre du « Fan Experience ». Sur cette photo, il semble seul au monde sur son piédestal. La réalité est tout autre ! La file d’attente pour être photographié sur l’estrade aux côtés du précieux objet s’étire longuement dans les méandres du centre des congrès. La NFL a d’ailleurs indiqué que plus de 70 000 personnes avaient défilé dans les différentes activités du « Fan Experience » lors des deux premiers jours de la semaine. Il s’agit du plus haut total depuis février 2012, à Indianapolis.

Monsieur le commissaire 

Photo AFP
Photo AFP

Fidèle à sa tradition, le commissaire Roger Goodell a procédé à son état annuel des lieux, hier. Ce qui a fait le plus sourciller dans sa séance de questions et réponses avec les médias est qu’il estime que l’arbitrage se porte bien. Plusieurs amateurs et analystes se plaignent de décisions douteuses durant les présents matchs éliminatoires, mais il n’y aura pas de changements. « Je pense que l’arbitrage n’a jamais été aussi bon dans notre ligue », a statué le grand manitou. Il y a plus de 42 000 jeux dans une saison. Est-ce qu’il y a des erreurs dans ce contexte ? Oui, mais l’arbitrage ne sera jamais parfait. » 

La patience a rapporté 

Patrick Mahomes a passé une saison sur le banc avant de prendre les commandes de l’attaque des Chiefs lors du dernier match de la saison 2017.
Patrick Mahomes a passé une saison sur le banc avant de prendre les commandes de l’attaque des Chiefs lors du dernier match de la saison 2017. Photo AFP

Les Chiefs ont fait quelque chose d’extrêmement rare de nos jours lorsqu’ils ont mis la main sur Patrick Mahomes il y a six ans. Ils l’ont laissé sur le banc pendant une saison.

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C’est une approche pratiquement révolue depuis plusieurs années. La preuve, c’est que lors des 10 dernières années, 27 quarts-arrières ont été sélectionnés au premier tour du repêchage. Seulement trois d’entre eux, dont Mahomes, n’ont pas amorcé plus d’un match à leur année recrue.

Dans certaines organisations où le propriétaire en mène trop large, il peut très bien mettre son poing sur la table pour que le prodige espéré voie rapidement du terrain. Clark Hunt a préféré faire confiance à son personnel responsable du football plutôt que d’exciter les médias et partisans.

« Je suis resté patient parce que je savais que c’était le plan », a répondu l’homme de 57 ans lorsqu’on lui a demandé s’il avait parfois eu envie d’accélérer les choses.

Les bons mentors

En 2017, les Chiefs ont plutôt misé sur le vétéran quart-arrière Alex Smith, efficace malgré ses limites évidentes. Même si Mahomes faisait écarquiller les yeux à l’entraînement, l’équipe avait le luxe de lui faire apprendre les rouages de la NFL tranquillement.

Il n’a finalement amorcé que le dernier match de la saison, lorsqu’il n’y avait plus d’enjeu.

« Nous avions un bon quart-arrière en Alex Smith, qui a été un très bon mentor pour Patrick. Il n’y a que du positif à dire de son rôle dans cette histoire. Patrick serait le premier à te dire qu’il ne serait jamais le quart-arrière qu’il est aujourd’hui sans cette saison à apprendre d’Alex Smith. 

« Je ne dois rien enlever non plus à Andy Reid. C’est lui qui a établi le plan. Ensemble, Patrick et lui se rendent meilleurs », s’est réjoui Hunt. 

Et la cheville ?

C’est bien beau tout ça, mais chez les fidèles de Mahomes à l’approche du Super Bowl, plusieurs se font du sang de cochon quant à l’entorse à la cheville droite qu’il soigne toujours.

Le quart-arrière s’est fait rassurant, hier.

« Ça va vraiment mieux. Je peux me déplacer beaucoup mieux que la semaine passée ou il y a deux semaines. Je continue les traitements pour être le plus près possible de 100 % », a résumé le numéro 15.

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