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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Malgré la peur ressentie à sa dernière ascension, cette alpiniste québécoise ne renoncera pas à la passion qui lui a sauvé la vie

photo fournie par Marie-Pier Desharnais
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2025-06-01T04:00:00Z
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Consciente des dangers de l’ascension, sans compter l’expérience difficile qu’elle vient de vivre au Kangchenjunga, Marie-Pier Desharnais n’a pas pour autant l’intention de renoncer à la passion qui lui a permis de traverser la période la plus difficile de sa vie

• À lire aussi: Cette alpiniste québécoise croise la mort avant d’atteindre le troisième sommet le plus élevé au monde

Alors qu’elle était en voyage en Thaïlande le 26 décembre 2004 quand un tsunami d’une force incroyable a touché 15 pays de l’Asie du Sud-Est et fauché la vie de plus de 220 000 personnes, Desharnais a eu, par miracle, la vie sauve, tout comme son père et sa conjointe, qui étaient venus la rejoindre à Phuket.

Son père et sa conjointe s’étaient réfugiés en montagne et Marie-Pier s’était retrouvée à l’hôpital après avoir échappé à la mort de justesse entre la première et la deuxième vague.

«Il n’y a pas d’endroit où je me sens plus vivante qu’en montagne, a-t-elle illustré. Tout est décuplé en montagne. Grimper répond à un besoin. J’avais besoin de me trouver une passion extraordinaire sinon je me disais qu’il valait mieux crever. Après avoir souffert du syndrome du survivant pendant deux ans, je ressens une urgence de vivre. À 19 ans, j’ai réalisé que la vie pouvait prendre fin rapidement.»

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Même si elle n’avait pas retrouvé la sensibilité dans huit orteils, Desharnais avait l’intention de respecter ses engagements au moment de notre entretien à son retour en hélicoptère à Katmandu. Elle accompagnera un groupe en Bolivie en juin. «Je vais sauver mes orteils, qui sont rouge vin et non noirs, mais j’ai eu une bonne frousse. Quand je suis nu-pieds, je n’ai pas d’équilibre. Avec des trempettes et de la physio, les nerfs vont se reconnecter. Je vais porter des chaussettes chauffantes et faire de l’hydrothérapie.»

On lui a demandé si le mot «calvaire» était exagéré pour exprimer la crainte de ses parents quand elle escaladait les plus hauts sommets du globe.

«Ce n’est pas un mot trop fort. Je n’ai pas eu de connexion pendant trois semaines. Ma mère était en pleurs quand je lui ai parlé pour la première fois et elle m’a aussi demandé si j’allais toujours en Bolivie. Je lui épargne certains détails dont je t’ai parlé à chaud.»

«Mon père était content que je me sois trouvé une passion et mes parents respectent mon choix, poursuit Desharnais. C’est le plus beau cadeau qu’ils peuvent me faire. Je sais que ce n’est pas facile pour eux.»

Nomade depuis six ans, alors qu’elle travaille en gestion de désastres, notamment au Qatar, et élabore des plans de contingence pour des entreprises, l’aventurière songe à déposer ses valises. «Après m’être promenée d’un camp de base à l’autre pendant six ans, je suis à la recherche d’un endroit pour me poser. Je regarde pour un endroit près de la mer, mais ma relation avec l’eau n’est pas extraordinaire. Le bruit des vagues m’inquiète.»

Auteure et conférencière, elle accompagne également des groupes. Pour certains de ses clients, l’objectif est de grimper le Kilimandjaro et des montagnes de 5000 à 6000m et pour d’autres, c’est l’Everest et les montagnes de 8000m.

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