Pénurie de main-d’œuvre: la brasserie Chez Jules forcée de fermer temporairement

Catherine Bouchard
La brasserie française Chez Jules, à Québec, ferme temporairement les portes de son établissement, lequel est frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre qui force bon nombre d’entrepreneurs à prendre des décisions difficiles.
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Dans un message publié sur Facebook, la propriétaire, Michelle Doré, a indiqué devoir prendre du recul, « afin de bien nous adapter au nouveau marché et à ses nouveaux impératifs ainsi que de trouver une main-d’œuvre spécialisée en cuisine et service ».
Moins de 24 heures après l’annonce de cette fermeture temporaire, Mme Doré s’est dite encore trop « sous le choc » pour s’adresser davantage aux médias. Elle a toutefois confié, dans un bref échange avec Le Journal, qu’elle espérait que la venue de travailleurs étrangers soit rapidement facilitée, ce qui lui permettrait de rouvrir ses portes dans trois semaines.
Prendre le temps
Alexandra Vachon, directrice générale du Groupe Couillard – et dont Mme Doré est propriétaire –, a indiqué que cette décision s’imposait. Le manque d’employés forçait les membres de la direction à être sur le plancher. Les tâches administratives ont donc été reléguées au second plan.
« Moi, mon travail, je ne l’ai pas fait depuis un bon bout », fait valoir Mme Vachon, qui ajoute que l’urgence de pourvoir les postes n’était pas une situation idéale non plus. « Ça pousse à faire des embauches trop rapides », poursuit-elle.
Aucun des employés encore présents à la fermeture n’a été mis à pied. Chacun aidera à maintenir les standards que le restaurant connaît. « On va prendre le temps, ce que l’on ne fait plus depuis quelque temps », mentionne Mme Vachon.
La clé, l’immigration
Sans surprise, Mme Vachon souligne que l’immigration est la clé de la remise sur pied du restaurant et que les procédures administratives actuelles doivent se faire plus rapidement.
« C’est ce qui nous sauverait en cuisine, insiste-t-elle. Là, ce sont des délais très longs et qui font très mal. »
Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales à l’Association Restauration Québec, n’est pas surpris de cette fermeture. « [Les propriétaires] ne veulent plus continuer à ce train-là, de compenser pour tous les employés manquants », fait-il valoir.
Il réitère lui aussi la demande pour faciliter le recours à la main-d’œuvre étrangère.
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