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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Moins d’heures d’ouverture dans les quincailleries, demandent les propriétaires

Les quincailliers veulent donner un répit à leur personnel

Les quincailliers et détaillants de matériaux de construction voudraient permettre à leurs employés de souffler pour continuer de résister à la concurrence féroce des géants de l’industrie.
Les quincailliers et détaillants de matériaux de construction voudraient permettre à leurs employés de souffler pour continuer de résister à la concurrence féroce des géants de l’industrie. Photo tirée de la page Facebook du Groupe Gagnon
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Martin Jolicoeur

2022-09-20T04:00:00Z
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Le supplice a assez duré. Avant qu’il ne soit trop tard, les quincailliers réclament des candidats à l’élection provinciale qu’ils s’engagent à réduire les heures d’ouverture afin de leur permettre de mieux se défendre contre Amazon et les autres géants de l’industrie.

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Dans une lettre adressée à l’ensemble des aspirants députés, l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction demande que Québec fasse montre de courage et de compassion en réduisant les heures d’ouverture de commerces pour l’équivalent d’une journée par semaine.

«Ouvrir 83 heures par semaine épuise patrons et employés [...], déplore son président, Richard Darveau. Comme le reste de la population, les employés des quincailleries aspirent à un équilibre [...]. Ils veulent travailler entre 35 et 40 heures par semaine, pas 83 heures.»

  • Écoutez le segment économique d'Yves Daoust diffusé chaque jour en direct 9 h 35 via QUB radio :

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Une loi vieille de 30 ans

Adoptée par le gouvernement libéral de Robert Bourassa, il y a plus de trente ans, la loi actuelle avait surtout à l’époque pour objectif de permettre aux commerçants d’ouvrir le dimanche et les soirs de semaine.

C’était évidemment avant l’apparition des grandes surfaces (Home Depot, Rona, etc.), puis des plateformes de commerce électronique (Amazon, Wayfair, etc.), disponibles 24 heures sur 24, avec en prime une variété de stocks que peu de commerçants peuvent concurrencer.

Aux commerces qui subsistent, ne reste plus que le service et l’expertise d’employés «compétents et dédiés», capables de répondre aux moindres interrogations du consommateur, explique-t-on. Mais comment, avec de tels horaires, parvenir à conserver les services de ces travailleurs? 

La réponse: permettre à ce personnel qui lui est si cher de profiter lui aussi d’une qualité de vie, en imposant aux commerçants une réduction des heures d’ouverture de l’ensemble des quincailleries, croit le président de l’AQMAT.

Respect des travailleurs

C’est le choix qu’a fait, sans jamais le regretter, la présidente du Groupe Gagnon, propriétaire de cinq quincailleries. Depuis 2020, aucune d’entre elles n’a ouvert le dimanche et les soirs de semaine.

«Le respect de notre personnel s’est imposé de lui-même, dit-elle. Comme entreprise, c’est notre responsabilité de lui permettre de déconnecter, de trouver un équilibre dans leur vie. C’est la responsabilité de toute la société aussi. Tout le monde y gagne.»

Nicolas Couture, PDG du Groupe Couture, en Estrie, est du même avis, malgré «une certaine érosion» de ses ventes. «Des employés qui étaient partis sont revenus travailler avec nous depuis que nous fermons les dimanches, dit-il [...] Pour que plus de travailleurs profitent de pareilles conditions, et que les quincailliers puissent continuer de se défendre contre les grands, le gouvernement devrait définitivement légiférer.»

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  • Écoutez l'entrevue avec Richard Daveau à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 14 h 15 via QUB radio :  

La patate chaude aux villes

Questionné, le ministre du Travail sortant, Jean-Boulet, a refusé net lundi de se prononcer sur le sujet, renvoyant Le Journal à son collègue et ministre de l’Économie sortant, Pierre Fitzgibbon.

Il n’a pas été possible de nous entretenir avec M. Fitzgibbon. Mais dans un message texte, son personnel a rappelé le dépôt en juin du projet de loi 44, mort au feuilleton. 

Ce dernier avait pour objectif de donner aux villes le pouvoir de réglementer en la matière. Advenant sa réélection, le 3 octobre, un gouvernement caquiste déposerait «un projet de loi semblable», nous a indiqué son cabinet.

– Avec la collaboration de Francis Halin

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